Outre un changement de président, la nouvelle plate-forme d'échanges informatiques assureur/courtier poursuit sa mutation. Elle est rebaptisée EDI courtage 2.0.
En rebaptisant EDI courtage 2010 en EDI courtage 2.0, les artisans de cette plate-forme d'échanges entre courtiers et assureurs entendent marquer son inscription dans la durée. Amorcée début 2010, la phase de test grandeur nature implique aujourd'hui cinq assureurs (Allianz, Axa, Covéa, Gan Eurocourtage et Generali), un certain nombre de courtiers, ainsi que des éditeurs de logiciels.
Les uns et les autres vont utiliser une partie des différents messages d'EDI courtage 2.0, afin de s'assurer du bon fonctionnement des transactions : message 500 pour l'envoi des termes, 502 pour les encaissements... De nouveaux messages sont aussi expérimentés : 201 pour les affaires nouvelles et avenants relatifs à la MRH, 202 pour les affaires nouvelles en auto et les avenants...
Enfin, depuis un mois, l'envoi des premiers termes en production est également réalisé par certains courtiers. « C'est l'occasion de procéder à différents réglages techniques et fonctionnels », précise Dominique Sizes, président de la Chambre syndicale des courtiers d'assurances (CSCA).
Deux commissions pour mener le mouvement
Le volet organisationnel est également en cours de finalisation. Historiquement, il s'est déroulé en deux phases. D'abord, la création du Getic, commission informatique de la CSCA, structure centrée sur la veille technologique ; elle est présidée par Laurent Perret (cabinet Assurance et conseil), qui vient de succéder à Guillaume Millet. Ensuite, l'installation d'une commission mixte de normalisation (assureurs-courtiers). Présidée par Patrick Letellier de Marsh, elle réunit les cinq assureurs "beta-testeurs" et le Getic. C'est ce tandem qui a réécrit les différentes normes, y compris les nouveaux messages.
Restait alors à définir et intégrer le moyen de transport le mieux adapté, pour remplacer le protocole utilisé dans le cadre de la solution Mailmax d'EDI courtage devenu obsolète. Le Getic a retenu la plate-forme Axway, le collège des assureurs ayant décidé de ne pas participer à ce projet dans le projet. En complément, « nous avons sélectionné un assistant à maîtrise d'ouvrage, en l'occurrence, la société Sealweb », précise Jean Bargibant, membre du Getic et DSI de Verspieren.
Création de netpro assur
Afin de gérer la nouvelle plate-forme, une structure ad hoc a été créée : Netpro Assur. Cette Sasu (société par actions simplifiée unipersonnelle) se chargera du management des volets financiers et administratifs. Elle fonctionnera sous la surveillance de deux commissions : l'une politique, l'autre technique. La première réunit courtiers et assureurs, pour décider de l'évolution des normes ; ils ont toute latitude sur la nomination de ses membres. Quant à la seconde, elle met en œuvre techniquement les décisions de la première.
Parmi celles-ci, un premier choix opérationnel : les tarifs à appliquer aux utilisateurs. Dans un premier temps, une approche forfaitaire a été retenue. « Nous sommes partis du coût annuel de la plate-forme pour estimer cette contribution, qui pourra par la suite être calculée selon d'autres critères, plus représentatifs de l'utilisation réelle de l'outil, dès que nous aurons des éléments d'appréciation plus fins », indique Jean Bargibant.
Quel avenir pour les extranets ?
En attendant, EDI courtage 2.0 est fin prête à prendre le relais de Mailmax. Une trentaine de courtiers utilisant cette solution vont basculer sur la nouvelle plate-forme, sans travaux de réaménagement, ni problème de compatibilité.
Mais la montée en puissance d'EDI courtage pose la question du devenir des extranets. A la CSCA, on insiste sur l'importance de chaque outil, y compris les extranets assureurs, qui conserveront toute leur place. « Ce projet revêt une dimension importante dans la mesure où il va faciliter les échanges, à moindre coût, et dans le respect des intérêts de chacun. En fait, il s'agit d'un projet gagnant-gagnant », conclut Dominique Sizes.