« Notre accès aux marchés émergents sera facilité depuis Londres »

Publié le 18 juillet 2013 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h39

Stéphane Tufféry


De passage à Paris, Rob Brown s’explique sur ledéménagement du siège d’Aon à la City et renouvelle sa confiance à l’équipedirigeante française.

Pourquoi le groupe Aon a-t-il choisi d’installer son siègeà Londres ?

La raison principale eststratégique. Où que vous soyez dans le monde, dès lors que vous parlezd’assurance, votre interlocuteur pense immédiatement à Londres, au Lloyd’s et àsa place de marché. D’ici deux ans, Aon sera dans un nouvel immeuble juste enface du Lloyd’s. Notre accès aux marchés émergents sera facilité ici parrapport à Chicago ; ne serait-ce qu’en termes de fuseaux horaires. Le développementsur les marchés émergents est une priorité stratégique du groupe Aon. Notreimplantation londonienne va grandement faciliter l’atteinte de cet objectif.Car c’est à la City que les courtiers placent les affaires originaires deséconomies émergentes, et c’est là aussi que les assureurs les souscrivent.

Vous n’évoquez pas les aspects financiers de cetteopération ?

Il est vrai qu’installer notresiège à Londres nous permet aussi de bénéficier d’une meilleure flexibilitéfinancière. Mais c’est totalement secondaire par rapport au bénéficestratégique de l’opération, à savoir mieux servir nos clients et nos prospectsgrâce à cette installation dans la capitale britannique.

Quels sont les objectifs poursuivis par l’intégration desassurances de personnes au sein d’Aon Risk Solutions, jusque-là purement IARDT ?

C’est amusant que vous disiezça : dommages et responsabilités sont sans doute les branches où notreexpertise est la mieux appréhendée, mais nous sommes un courtier complet, trèsprésent aussi en assurance de personnes. Surtout, les assurances collectives en santé etprévoyance sont placées et distribuées de façon similaire àl’assurance dommages. Les interactions ont toujours été là, en particulier enFrance où les acteurs, courtiers mais aussi assureurs, sont les mêmes sur lesdeux branches. Il n’y a en réalité que très peu de pays où les deux branchessont traitées par des entités différentes. Pour Aon, c’est une évolutionnaturelle pour répondre à notre principal objectif qui est de mieux servir etde mieux appréhender les attentes de nos clients. Qu’ils soient humains oumatériels, ce sont les risques de l’entreprise : les sujets sont liés.Même si les porteurs de risques peuvent être différents,les façons de travailler sont proches. Et s’il est un peu tôt pour criervictoire, je pense que cette intégration donnera de bons résultats pour Aon.Nous avons déjà formulé plusieurs propositions mixtes grâce à ce rapprochementdes équipes ; nous sommes collectivement plus performants, nos solutionsont davantage de valeur ajoutée. Il nous reste du chemin à parcourir, mais jesuis confiant.

Quand pourrez-vous mesurer la différence par rapport àvotre précédente organisation et rendre compte des résultats ?

Lesassurances collectives de prévoyance, santé et retraite sont dessujets de préoccupation qui montent actuellement dans les entreprises. C’estune thématique de risques qui, chaque année, devient plus prégnante et surlaquelle nous recevons de plus en plus d’interrogations des clients. D’abordparce que le coût des assurances santé et prévoyance des collaborateurs est àla hausse. PDG, DAF et DRH cherchent donc tous à préserver les couverturesfournies à leurs salariés, voire à les améliorer. Mais dans le même temps, ilsveulent juguler la dérive des coûts. Et face à cette difficile équation, ilss’adressent à nous. Ce pan de notre activité est donc en croissance. Mais l’onpeut faire encore mieux ; et le rapprochement des équipes collectives etdommages doit y contribuer. C’est déjà le cas en France où il y a eu certes untrès beau succès sur la branche des seules assurances de personnes pour lecompte d’un des principaux constructeurs autos du marché, Peugeot pour ne pasle nommer. Mais depuis cette intégration des assurances de personnes au seind’ARS, les synergies se vérifient chaque jour. La capacité des collaborateursdommages et responsabilités d’Aon France à apporter de potentielles affairesnouvelles santé et prévoyance collectives à leurs collègues est une réalitétangible. Actuellement, l’essentiel des affaires nouvelles de nos équipesassurance de personnes est réalisé auprès d’entreprises déjà servies par AonFrance sur les lignes IARDT.

Justement, quelles sont vos ambitions en France ?Après les difficultés traversées en 2009 et 2010, les résultats actuels devotre opération française sont-ils en phase avec vos attentes ?

Sur ce sujet, je veux être très clair et affirmerhaut et fort la grande fierté du groupe pour son opération française. Noussommes aujourd’hui dans une position confortable sur le marché français etqui correspond tout à fait à la feuille de route que nous nous sommes fixée.L’équipe emmenée par Robert Leblanc est forte, soudée, enthousiaste etdéterminée à développer l’activité et à faire gagner Aon, en dépit d’unenvironnement macroéconomique adverse en Europe. J’ai la conviction que letravail réalisé ici est de très bonne facture. Néanmoins, il ne faut surtoutpas se reposer sur nos lauriers, car il reste beaucoup à faire sur ce marché.La France est l’un des principaux pays de courtage en Europe ; avec desassureurs de rang mondial et des entreprises-clientes parmi les plusperformantes au monde. Tout est réuni ici pour qu’Aon continue de s’ydévelopper et remplisse son ambition d’être le meilleur courtier du marché.D’autant plus que la pression économique actuelle pousse les entreprisesfrançaises à s’internationaliser davantage encore. C’est pour Aon France uneopportunité à saisir : grâce à une équipe locale très performante etl’appui d’un groupe de courtage mondial, je pense que nous avons là leséléments pour nous différencier.

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