Avec le changement dedirection chez Generali, les agents généraux ont un espoir de renouveau. Maisils restent très vigilants compte tenu de la situation délicate dans laquellese trouve le réseau.
Comment s’est soldéel’année 2013 pour les agents généraux Generali ?
Nous subissons depuis plusieurs années la politique deredressement technique de la compagnie et nous avons accepté une baisse de nos commissions pour une question de compétitivité qui n'est pas au rendez-vous.Rien d’anormal dans ces conditions que nous ayons terminé l’année 2013 sur demauvais résultats. Nous accusons une baisse de 6 % du chiffre d’affaires en Iard.Le nombre d’affaires nouvelles en automobile, PNO (propriétaire non-occupant)et MRH est en repli. En assurances de personnes, en revanche, nous affichonsune légère hausse de 1,5 %. Notreactivité de prospection est totalement défaillante, aucun plan de développementne nous ayant été proposé. Nombre de confrères se retrouvent en difficultésfinancières. Et si rien n’est fait rapidement pour renverser la tendance, cesont plus de cent collaborateurs d’agents qui risquent de se retrouverlicenciés courant 2014. Plusieurs agents généraux, situés en région Bretagne etPACA notamment, ont déjà cessé leur activité, lasses de l’attitude de Generali.
Avec l’arrivée d’EricLombard aux commandes de Generali, avez-vous un espoir de changement ?
Oui, le réseau Generali ne cache pas son espoir de renouveauavec l’arrivée d’Eric Lombard, qui apparaît être un homme d’ouverture etd’écoute. Mais il ne connaît pas le métier d’agent général, ses contraintes etses attentes. C’est à nous de l’aider à l’appréhender afin que nous puissionsrepartir sur de nouvelle base. Nous avons tenu un comité stratégique le 13 janvier dernier et nous sentons de sa part une volonté de redynamisation et deredéploiement du réseau d’agents généraux Generali. Le sujet de lalabellisation, dont nous étions les instigateurs, a d’ailleurs été étudié et vase mettre progressivement en place.
Qu’entendez-vous parlabellisation ? Quels sont lescritères d’obtention de ces labels ?
Les labels ne se substituent, ni ne remplacent le statutd’agence de plein exercice (APE). Le principe est différent. Dès ce mois-ci,quatre labels pourront être attribués aux agents généraux du réseauGenerali : particuliers, Pro-PE, entreprises et protection sociale. Parmiles critères d’obtention figurent, entre autres, le ratio technique, laproduction nationale, le nombre d’affaires nouvelles. D’après la compagnie, 600 labels pourraient être distribués dans le courant de l’année. Sur 850 agentsque compte le réseau, 450 seraient concernés. Sachant qu’un agent peutdécrocher un ou plusieurs labels. Décernés pour deux ans seulement, ces labelspourront être retirés si les performances commerciales et la maîtrise techniquede l’agence ne sont pas suffisantes. Un contrôle sera exercé chaque année. Pourêtre reconnu spécialiste du risque d’entreprise, par exemple, l’agent devrasuivre un parcours de formation spécifique organisé par la compagnie en plus dustage de plusieurs semaines au siège qui existe déjà. Deux autres labelsdevraient voir le jour fin 2014 : l’un en épargne et l’autre en matière dedigitalisation.
En quoi les agentsgénéraux Generali y gagneront-ils ?
Leur capacité de souscription devrait être étendue, et ilsbénéficieront de budgets commerciaux supplémentaires. Ils gagneront enautonomie comme dans le statut d’APE.
Triangl’ a-t-ild’autres projets ou chantiers en cours avec la compagnie ?
Nous allons être dotés en juin prochain de nouveaux postesde travail avec une ergonomie différente et de nouveaux consommables. Lecontrat de leasing va, de ce fait, être rediscuté. Une négociation va parailleurs commencer sur la GED (gestion électronique des documents) embarquée.Nous déciderons alors de ce que la compagnie et les agents conserverontrespectivement comme documents.
Sur la santécollective avec l’ANI et sur la loi Hamon, quelle est votre vision ?
Tous les agents généraux Generali font de la santéindividuelle et ils garderont les contrats des TNS et des retraités. Avec lagénéralisation à partir de janvier 2016 de la complémentaire santé à tous lessalariés, ils vont devoir se former en santé collective et être accompagnés parla compagnie. Cela leur demandera un gros investissement en temps, tout enétant moins rémunéré qu’en santé individuelle. En ce qui concerne la loi Hamon,je ne pense pas que cela bouleverse le système de l’assurance. On a déjà eul’expérience avec la loi Chatel. Les clients fidèles restent. A quoi bonretenir ceux qui voudront de toute façon partir ? La volatilité seracompensée par de nouvelles affaires.