Laurence Al Neimi, manager chez Solucom, practice banque & assurance
« L’exploitation grandissante de la data entraîne un vrai risque de démutualisation, à partir du moment où l’indemnisation attendue par l’assuré doit être au plus près de son risque. La parade serait de trouver un modèle disruptif, une façon différente de faire de l’assurance. L’association récente de Monsanto avec la start-up The Climate Corporation est un bon exemple de nouvelle proposition de valeur : le géant américain propose désormais aux exploitants agricoles de suivre ses protocoles, ses méthodologies et ses temporalités dans les semences pour un résultat garantit. Si ce résultat n’est pas obtenu par l’exploitant, Monsanto procède à une indemnisation. C’est alors un résultat qui est garanti et non plus un risque qui est couvert. »
« Les assureurs n’ont aucun intérêt à trop segmenter leurs offres »
© Alain Goulard
Maud Duval, directrice générale adjointe du groupe Matmut, en charge de l’organisation des systèmes d’information
« À propos d’un risque de démutualisation dû à l’utilisation plus précise de la data, les assureurs n’ont aucun intérêt à trop segmenter leurs offres. Cela risquerait de créer des segments de risques très volatiles ou au contraire inassurables et de déstabiliser le marché. Il est certain alors que nous serions surveillés sur nos algorithmes. Enfin, ces objets connectés sont une véritable opportunité pour entretenir la relation avec un assuré à un autre moment que celui du sinistre. Les vraies questions autour de ces données sont : quelles informations pertinentes les assureurs peuvent-ils en tirer ? Faut-il continuer à les traiter de manière traditionnelle, c’est-à-dire avec toutes nos exigences de fiabilité et de traçabilité, ou différemment pour une utilisation plus « éphémère » ? »