« L’Unsa est favorable à une fusion des conventions collectives »

Publié le 22 mai 2014 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h37

Florence Duflot


L’Unionnationale des syndicats autonomes (Unsa), qui a rejoint début 2014 les autressyndicats de la branche assurance, donne son avis sur les chantiers sociaux encours dans la profession.

Quelest le poids de l’UNSA dans la branche professionnelle de l’assurance eten quoi vous différenciez-vous des autres syndicats ?

Depuis août 2008, où des changements ont eu lieu dans lesrègles de fonctionnement des syndicats, tout le monde peut se présenter auxélections. Notre entrée dans la branche est récente, puisque l’Unsa a étéreconnue par le ministère du Travail en janvier dernier. Nous nous situonsaujourd’hui en quatrième position derrière la CFDT, la CGC et la CGT et devantla CFTC et FO. L’Unsa se veut démocratique et réformiste. Elle se différenciedes autres syndicats par son autonomie et son organisation décentralisée. La fédérationUnsa intervient uniquement en soutien et conseil. Nous sommes particulièrementbien représentés dans certaines sociétés avec intermédiaires, Axa et Aviva parexemple, ou encore dans les mutuelles sans intermédiaires, Maaf notamment, ouencore chez Groupama.

Leprojet de fusionner les quatre conventions collectives du secteur est toujoursen cours. L’Unsa y est-elle favorable ?

Comme la CFDT, l’Unsa soutient ce projet. Nous sommesfavorables à une fusion des conventions collectives coexistant dans le secteur :CCN des PSB (producteurssalariés de base) datant de 1967, CCN échelons intermédiaires de1971, CCN A de 1992 pour les personnels d’assurances, CCNI de 1992 pour lesinspecteurs d’assurances. Nous estimons que les conventions collectives visantles commerciaux sont obsolètes et peu protectrices. Il importe toutefois queleurs spécificités soient maintenues.

Pourquelle raison l’Unsa souhaite enrayer le développement des accords d’entrepriseau détriment des accords de branche ?

Nous souhaitons que les accords de branche se développent,car nous pensons qu’ils évitent aux employeurs de se faire concurrence dans ledomaine social. C’est le cas en France au niveau des salaires. Il faudraitrétablir la négociation collective de branche et prendre exemple surl’Allemagne. L’Unsa aimerait que les accords de branche dans l’assurance soientplus protecteurs. Dans le domaine de la santé et de la prévoyance complémentaire,en revanche, cela fonctionne bien. Le système est géré par B2V et les mêmesdroits sont accordés à tout le monde.

Quelssont les chantiers sur lesquels l’Unsa travaille actuellement ?

Nous avons missionné un expert qui passe en revue tous lesaccords qui ont pu être signés avant que nous ne soyons représentés. Tous lessyndicats Unsa se réuniront très prochainement et décideront s’ils adhèrent ounon à ces accords. Ce sera le cas notamment pour l’accord de branche sur lecontrat de génération. Là, il faut réfléchir en effectif et non en flux. Sur lepacte de responsabilité, thème d’actualité, des bilatérales ont lieu en cemoment avec les organisations patronales. La CGT et FO se montrent plutôtopposées au programme de baisse des charges. Pour sa part, l’Unsa s’y ditouverte dès lors qu’il y a une contrepartie sur l’emploi et que les conditionsde travail des salariés s’en trouvent améliorer. L’Unsa participe par ailleursà des groupes de travail ayant trait à la mise en œuvre des mesures prévues parla loi relative à la formation professionnelle et à la démocratie sociale. Surce point, le consensus est de mise.

Quelssont, selon vous, les principaux défis sociaux que le secteur de l’assurancedevra relever dans les années à venir ?

Ces défis pour l’essentiel touchent à l’emploi, auxconditions de travail, aux avantages sociaux et au salaire. Il faut que lessyndicats parviennent à renverser la tendance actuelle. Le secteur del’assurance a la chance de ne pas être soumis à la concurrence internationale.La libre prestation de services (LPS) est quasimentinutilisée. C’est aussi un secteur porteur, car de nouveaux risques émergent,donc de nouveaux besoins d’assurance doivent être couverts. La société mature estpar ailleurs demandeuse de plus de protection en santé et prévoyance. Dans cecontexte, il nous paraît indispensable que les salariés y trouvent leur compteet que leur santé au travail soit préservée.

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