Le président de l’Ucamat – l’Union des courtiersmaritimes et transports – évoque les chantiers en cours au syndicat et lestendances du marché.
Quel est le poids del’Ucamat aujourd’hui ?
L’Ucamat regroupe à la fois des courtiers généralistes quiont des branches spécialisées en maritime et transports – je les qualifie degrossistes –, et des courtiers indépendants spécialisés, de type retailers. Ces derniers, qui travaillentsur des niches, sont de mieux en mieux équipés et apportent des services àhaute valeur ajoutée. Les courtiers membres de l’Ucamat drainent 80 % du volumedes primes en maritime et transports.
Quels sont les objectifsque vous vous êtes fixés depuis votre nomination à la présidence de l’Ucamat ?
J’assume la présidence du syndicat depuis l’automne 2013pour une durée de trois ans, renouvelable. Je me suis d’abord attelé àsimplifier et rendre plus efficace notre organisation. Nous avons ainsi crééquatre commissions de travail : corps, facultés, logistique et pêche et fluvial.Nous allons aussi devoir gérer au mieux l’intégration de l’Ucamat au sein de laCSCA (Chambre syndicale des courtiers d’assurances). Nous y figurons au mêmetitre que le Syndicat 10, comme un syndicat catégoriel. Il nous faudra êtrevigilant pour ne pas être absorbé, ni dilué dans le nouvel ensemble. Car nousavons un rôle important à jouer de défense des intérêts de nos clients dans lesecteur des transports et du maritime. Mon souhait est par ailleursd’internationaliser le syndicat et d’y faire entrer de nouveaux acteurs,notamment étrangers. Des contacts ont déjà été pris en ce sens. Enfin, il nousappartient de veiller à ce que les règles de déontologie et d’éthique soientrespectées dans notre profession.
Comment se présententvos relations avec les assureurs transports et maritime ?
Nos relations ne sont pas tendues. Le marché d’assurancecorps reste soft et celui desfacultés également ; il serait même encore orienté à la baisse bien que lesassureurs estiment leurs résultats insatisfaisants. Le renouvellement desaffaires se négocie toujours au cas par cas, fonction des statistiques del’entreprise. Et si le nombre de preneurs de risques a diminué, la capacité estpour autant toujours là. Certains acteurs ont même mis le turbo ces dernièresannées ! Axa demeure toujours incontournable, Allianz montre des signes dereprise et Generali monte en puissance. Il est aussi important que nouspuissions travailler en corps avec les marchés londonien (le Lloyd’s) etnorvégien, et en facultés avec l’Extrême-Orient (places de Hong Kong etSingapour) et les marchés européens, notamment belge et suisse.
Avez-vous du mal àvendre la police corps internationale française ?
Nous avons conçu cette police corps internationale en communavec la FFSA etArmateurs de France. Si elle présente de nombreux avantages, cette police n’estcependant pas encore entrée dans les mœurs. Les habitudes ne se changent pasfacilement. Il faudra du temps pour que les clients se l’approprient. Un bonmarketing autour devrait toutefois leur permettre d’en saisir la valeurajoutée.
Quels sont, selonvous, les segments porteurs à venir pour les courtiers maritimes et transport ?
Je citerai en premier lieu le domaine de la responsabilitécivile et professionnelle, mais également celui de la gestion des risquesspéciaux. J’entends par là les risques liés au terrorisme, à la guerre, auxévénements géopolitiques, les risques financiers et de perte d’exploitation derevenus. Sur la PE, nous sommes clairement confrontésaujourd’hui à des difficultés de placement. Le développement sur ces segmentsimpliquera de former des collaborateurs en interne, ou de recruter descompétences sur des marchés extérieurs étrangers. Dans les deux cas, celareprésente un investissement. Pas sûrque tous les courtiers y consentent !