« Les Lloyd’s restent sous-représentés en France »

Publié le 1 août 2013 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h39

Stéphane Tufféry


VincentVandendael, nouveau directeur des marchés internationaux du Lloyd’s, revientpour LTA sur les velléités de développement international de la vénérableinstitution.

Vincent Vandendael, le marchéfrançais ne vous connaît pas encore bien. Quelles sont vos responsabilitésau sein du marché des Lloyd’s ?

Je suisresponsable, depuis décembre 2012, des marchés internationaux au sein duLloyd’s. Compte tenu de la nouvelle organisation, cela signifie que j’ai laresponsabilité de promouvoir les activités du Lloyd’s et de prendre les mesuresafin de protéger nos intérêts partout dans le monde. Cela comprend la recherchede nouvelles opportunités de développement des activités, et toutparticulièrement le développement potentiel des marchés émergents, tout enayant la responsabilité opérationnelle de toutes nos implantationsinternationales.

Justement, quelle perception avez-vous dumarché mondial de l’assurance actuellement ?

Il estclairement mis sous pression par l’environnement des taux bas. Environnementqui, en dépit des récents soubresauts, apparaît durable puisque les banquescentrales font tout pour que ça dure. Cela signifie que les assureurs nepeuvent plus rien attendre des rendements financiers de leurs placements etn’ont pas d’autres choix que de miser sur leur politique de souscription etleurs résultats techniques. Et ce focus sur la base du métier d’assureur estune bonne nouvelle pour le marché des Lloyd’s où le rôle du souscripteur resteprépondérant. Enparallèle, il y a partout dans le monde un montant phénoménal de capitauxdisponibles et désireux de retour sur investissements honorables. Et pour les fondsde pension, les plus gros gestionnaires d’actifs de la planète, les ROE – returnon equity ou rentabilité des capitaux propres – denotre industrie (14,8 % pour le Lloyd’s en 2012 et 12 % en moyenne sur les cinqderniers exercices) représentent des opportunités d’investissementsintéressantes. Cette arrivée massive de nouveaux capitaux dans notre industriea déjà eu lieu dans la réassurance. La question qui se pose est de savoir sices capitaux investiront l’assurance directe, et surtout s’ils resterontdurablement dans le secteur. Si la réponse à ces deux interrogations estpositive, le profil de notre industrie en sera durablement modifié.

En quoi ces évolutions sont-ellesfavorables au Lloyd’s ?

Concernantle nécessaire focus du secteur des assurances sur ses résultats techniques,c’est un mouvement propice aux intérêts des Lloyd’s simplement parce qu’ilreste chez nous une habitude bien ancrée de la souscription, de l’analyse et dela prise des risques. Là où chez les assureurs, les hommes ont laissé place àdes systèmes informatiques standardisés d’acceptation (ou non) des risques. Cette standardisation à tous crinsdes processus de souscription laisse notamment de côté tous les risquesatypiques ou complexes, les couvertures innovantes ou les lignes spécialisées.Autant de domaines où le Lloyd’s excelle et peut faire la différence. De mêmepour les capitaux désireux d’investir le secteur de l’assurance :l’organisation même du Lloyd’s est favorable aux investissements financiers.Les syndicats détenus par des assureurs ou réassureurs français, mais aussisuisses ou bermudiens en témoignent ; la mise en place du Syndicat 2088, conduitepar Catlin avec des capitaux de China Re, également.

Quels développements attendez-vous sur lemarché français ?

Sur lesdix dernières années, l’activité directe réalisée par les membres du Lloyd’s surle marché français a doublé pour atteindre 310 M€ en 2012. C’est une belleprogression qui vaut aussi pour la réassurance (250 M€ en 2012). Pour autant,les Lloyd’s restent sous-représentés et des places restent à prendre pour nosreprésentants dans l’Hexagone, notamment sur le marché des lignes spécialiséesoù l’on dispose d’un savoir-faire sans pareil. Pour cela, il faut nous faire davantage connaître du marchéfrançais. Et notamment faire savoir que le temps où les souscripteurs duLloyd’s attendaient le chaland au fond de son box est révolu. Les Lloyd’s ontvécu un profond changement culturel ces dernières années et aujourd’hui onn’attend plus les affaires, mais on va les chercher. Ici, en France, j’ai lesentiment que le mouvement est bien engagé ; avec la présence de longuedate de coverholders issus du marchéfrançais, des contrats rédigés en langue française et de plus en plus d’opérateursqui s’installent à Paris.

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