Révolutionnaires ? En tout cas, tout le monde parle des objets connectés, qu'ils soient volants, portables ou à installer dans les voitures ou les habitations. Désormais, ces composants propulsés au-devant de la scène à la faveur de la montée en puissance de l'internet des objets (IOT) sont ancrés dans notre quotidien. Leur exploitation ne va pas sans risque. Du coup, la nécessité de les protéger ouvre un marché inespéré pour les assureurs, avec, en prime, une matière assurable élargie. Les porteurs de risques ne s'y trompent pas, et multiplient les initiatives et les proof of concepts (POC) pour cerner les subtilités de ces innovations et permettre aux actuaires d'accéder à de nouvelles sources de données pour enrichir leurs gammes de services et garanties.

Partenariat pilote dans la domotique

Dans cette logique, BNP Paribas assurance Cardif et FollowAnalytics, start-up spécialisée en marketing mobile ont, par exemple, signé un partenariat autour de la solution Samiio de Samsung. Objectif de cette réalisation pilote : montrer comment une maison plus intelligente peut améliorer la sécurité des individus et réduire les risques. La plate-forme Samiio a permis de nouvelles innovations autour des objets connectés, celles-ci ayant été présentées en novembre dernier à San Francisco. A cette occasion, Grégory Desfosses, chief digital officer de BNP Paribas Cardif a déclaré : « En travaillant avec des entreprises telles que FollowAnalytics et Samsung, nous saisissons les opportunités qui s'offrent à nous pour faire évoluer progressivement notre activité afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients et de conforter notre avancée sur le marché pour les années à venir. »

Illustration de l'intérêt que les porteurs de risques nourrissent vis-à-vis de cet internet des objets, Allianz France a décidé d'offrir à ses nouveaux clients le détecteur de fumée connecté Nest Protect, une technologie proposée par Nest Labs, filiale de Google dans la domotique (lire p.28). Quant à Groupama, il a profité du récent Salon de l'agriculture pour annoncer sa décision d'accompagner le développement de l'exploitation des drones dans le monde agricole, son champ de prédilection. A cette fin, il a tissé un partenariat avec Airinov, "agridroniste" qui s'appuie sur un système de cartographie agronomique par drone, pour apporter des solutions aux attentes des agriculteurs et agronomes.

Le contenu de cet accord permet à Groupama d'aller plus loin et de proposer, en avant-première, aux exploitants agricoles d'assurer leurs drones aériens en couvrant tous les dommages qu'ils pourraient causer ou subir.

Filons d'informations monétisables

En outre, l'assureur vert entend récupérer la mine d'informations recueillies par les drones et les exploiter dans le cadre de ses activités auprès des agriculteurs. L'expertise qui en sera issue sera utilisée au profit de la satisfaction des exploitants agricoles assurés chez Groupama. En somme, ce dernier devrait optimiser la performance et la qualité de ses prestations comme le suivi fin de la situation des cultures, des dégâts subis, voire le repérage efficace des zones touchées par un événement climatique. Phénomène naissant, l'utilisation des objets connectés suscite, certes, des interrogations. Mais il constitue déjà pour l'assurance une source d'opportunités indéniables.