« Les changements réglementaires standardisent les offres des assureurs »

Publié le 27 août 2015 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h35

Manuelle TILLY


A l’occasion dulancement de Gerep Prévention Santé, rencontre avec Damien Vieillard-Baron, président du groupe de courtage spécialisé ensanté-prévoyance, également président du Sycarif, pour faire un point surl’activité du courtier mais aussi sur l’actualité de la branche et celle de laprofession.

Comment se porteGerep actuellement ?

Nous avons assis notre développement sur une hyperspécialisation, celle dela santé, de la prévoyance collective et de la retraite, et connaissons unecroissance continue depuis vingt-six ans. Nous avons enregistré en 2014 unchiffre d’affaires de 7,65 M€, en croissance de 7% (cf. Top 100 des courtiersfrançais paru dans le n° 203 de La Tribune de l’assurance au sein duquel Gerepfigure au 56e rang), et misons sur une progression équivalentecette année. Nous basons notre développement sur une culture conseil très forteorientée 100% vers le client, et sur des offres innovantes. En septembre, nouslançons Gerep Prévention Santé, un programme de prévention, de maîtrise desrisques et d’amélioration du bien-être des salariés. Pour cela, nous avonsconclu un partenariat exclusif avec WPO, le leader mondial des programmesd’assistance aux employés (PAE). Très développé aux Etats-Unis et enGrande-Bretagne, ce genre de programme est nouveau en France. Nous proposons unespace digital riche en contenus. Nous pouvons cerner les besoins des salariéset ensuite les inciter à entrer en contact avec la plate-forme d’experts. Lescollaborateurs peuvent trouver un appui dans la gestion de l’émotionnel aumoment d’un divorce ou d’un décès, une aide pour mieux concilier vie privée etvie professionnelle, ou des conseils santé, activité physique et nutrition.Notre offre s’adresse aussi bien aux TPE, PME, grandes entreprises, qui pourmoins de 4€ HT par mois et par salarié peuvent contribuer au bien-être de leursemployés et les fidéliser, réduire l’absentéisme et les frais de santé, maisaussi améliorer leur image.

Pour vous, leschangements auxquels est soumise la branche santé et prévoyance sont-ils unfrein au développement ?

Les nombreux changements réglementaires auxquels la branche est soumisetous les six mois sont loin d’être positifs. Nous devons passer en revue les contrats de l’ensemble de nos clients et leur expliquer ces évolutions tout en parvenant àmaintenir la prévoyance et la santé comme un sujet clé de fidélisation destalents, et de consensus paritaire. Laréglementation empêche l’entreprise de construire ses régimes librement etréduit son adaptabilité. Ces contraintes créent de l’attentisme de la part denos clients qui n’ont pas la capacité de revoir chaque année leur contrat. Lemarché est donc moins dynamique. Par ailleurs, ces changements réglementairesont tendance à standardiser les offres des porteurs de risques. Or, au sein deGerep, nous veillons à proposer à l’ensemble de nos clients des offressur-mesure.

Quelle est votreposition quant aux clauses de recommandation ?

Nous sommes en vive opposition avec la volonté de Marisol Touraine deréintroduire les clauses de désignation à travers un nouveau système de « codésignation ». Lesentreprises, que l’on côtoie chaque jour, en ont marre de constater que toutesces agitations politiques visent à défendre des intérêts corporatistes. Ellesont gagné leur liberté de choix et veulent la garder. Pourquoi faudrait-il conserver le pré-carré des institutions de prévoyance ? La nouvelle concurrence ouverte depuis la censure a créé unedynamique forte au profit direct des entreprises et des salariés.

En tant que présidentdu Sycarif, que pensez-vous du projet de la Chambre syndicale des courtiers d'assurances (CSCA) présenté en juin dernier, etdu nouveau syndicat Planète Courtier ?

Nous voulions que l’ancien projet de la CSCA, qui a finalement été abandonnéfin 2014, aille plus loin et puisse renforcer les capacités d’actions de laChambre par une réelle mutualisation des actions et des moyens. Nous avonsréussi à nous remettre très rapidement, tous ensemble, autour de la table pourreconstruire une feuille de route plus fédératrice, dont les premièresréalisations seront visibles avant la fin de l’année. Les fondateurs de PlanèteCourtier ont pensé de leur côté que la CSCA porterait lepoids du passé, ne parviendrait pas à se réformer et qu’il valait mieuxrepartir d’une feuille blanche. Je ne partage pas cette analyse.

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