Aviva, et avant lui Groupama, SMA MMA ou encore Axa, se saisissent du marché des drones, ces objets volants pas toujours identifiés. Objectif : proposer des couvertures adaptées à ces risques nouveaux.
Journaliste
Aviva se lance et rejoint le cercle encore très fermé des assureurs présents sur la niche prometteuse de l’assurance des drones. « Le marché se structure, avec un parc de drones et des applications qui ne cessent de s’étoffer. Or, dans leur sillage, ces objets ouvrent de nouveaux risques à couvrir. Notre offre est portée par le réseau d’agents de la compagnie et s’adresse aux 2 300 exploitants qui interviennent en France », explique Umit Allard, expert drones chez Aviva France. Pour élaborer son offre, l’assureur s’est appuyé sur le cadre réglementaire qui régit ce marché depuis 2012. Modifié fin 2015, il régule les activités des concepteurs, des opérateurs et des télépilotes auxquels il impose des obligations dans un environnement jusque-là considéré par certains comme un espace de non-droit. Les vols sont désormais encadrés par des règles strictes qui varient en fonction des caractéristiques des engins et de leur utilisation. C’est sur la base de cette normalisation et des risques identifiés que l’assureur a bâti son offre dont la particularité est de s’appuyer sur une tarification forfaitaire, en l’absence d’historique de sinistralité. Ainsi, la solution proposée par la filiale française couvre la RC en cas de dommages aux tiers, obligatoire depuis 2012, pour la circulation aérienne des drones. « C’est une garantie quasi inexistante sur le marché, nous l’étendons progressivement à d’autres activités », indique Umit Allard. Mais l’assureur couvre également les corps d’aéronefs.
Un marché de 700 M€ en 2020
Arrivée récemment sur le marché, cette offre doit faire face à une batterie de solutions assurantielles qui commence à se développer sur un segment qui devrait peser plus de 700 M€ en 2020. Ainsi, Axa et le courtier Gras Savoye ont séduit la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC) au terme d’une consultation publique. Il s’agit d’un contrat groupe qui couvre RC et dommages, et s’accompagne de multiples garanties : frais de procédure assortis d’un plafond spécifique de 20 000 €, garantie cyber, atteintes à l’environnement, faute inexcusable de l’employeur, faute intentionnelle des préposés, et même une garantie dite crise majeure pour laquelle une cellule est mise en place pour conseiller l’opérateur sur sa communication en cas de sinistre grave.
Présent également sur ce terrain, Groupama propose, dans le cadre de son offre multirisques des exploitants agricoles, la solution « Référence ». Elle couvre les dommages matériels et corporels causés par un drone, dans le cadre de l’activité professionnelle de l’assuré, y compris lors de travaux effectués chez un tiers en tant que prestataire de services. En outre, Groupama banque propose, pour financer l’achat du drone, l’offre de crédit spécifique Financement du matériel agricole.
Après une première phase marquée par une absence d’offres d’assurance, la montée en puissance des usages professionnels s’accompagne du développement d’offres de couverture. Et tout porte à croire que cette branche devrait s’enrichir encore de nouveaux contrats à la faveur de la professionnalisation des usages.