« Le marché français est une place stratégique pour Beazley »

Publié le 12 septembre 2013 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h39

Romain Beausoleil


La représentante de Beazley en France faitle point sur ses activités et expose sa vision du marché de lacybercriminalité.

Sous quelle forme juridique intervientBeazley en France ?

L’entité française Beazley Solution Ltd intervient pour le comptedes Lloyd’s auprès desquels nous avons reçu un agrément de représentation. Plusprécisément, nous avons autorité pour souscrire au nom et pour le compte de nospropres syndicats (623 et 2623). Cela signifie que nous fonctionnons comme uneagence de souscription à part entière en émettant les attestations d’assurance,en collectant les primes et, bien entendu, en gérant les sinistres. Notreaffiliation aux Lloyd’s nous permet d’émettre les polices à l’internationaldans plus de 75 pays. J’ajouterai que nous sommes présents en France depuis2006 et que nous y réalisons des affaires depuis près de 25 ans.

Pourtant, vous restez méconnus en France…

Nous nesommes pas forcément connus de tous, mais l’équipe française que je dirigedepuis quelques mois travaille activement à améliorer la notoriété de Beazleyet son savoir-faire. Le marché hexagonal est pour Beazley une place stratégiquesur laquelle le groupe nourrit de grandes ambitions. Et les signaux sont trèsbons. D’une part parce que nous avons doublé notre chiffre d’affaires l’annéedernière. Et, d’autre part, car nous sommes de plus en plus consultés par lescourtiers.

Justement, quelle est votre stratégie enmatière de code courtage ?

Il n’ya aucune volonté de fermeture de code. Bien au contraire ! Notre logiqueconsiste à travailler avec un maximum d’intermédiaires, quelle que soit leurtaille. Jusqu'à maintenant, Beazley a essentiellement accompagné les courtiersde taille intermédiaire. Mon souhait est que Beazley France travaille davantageavec le grand courtage parisien ainsi qu’avec les plus gros courtiersrégionaux.

Que sont les produits que vous leurproposez ?

Nousintervenons notamment en RC professionnelle, RC des dirigeants, RC médicale,risques politiques, risques spéciaux, kidnapping & rançon… Mais notre produitphare reste la branche cybercriminalité et, plus largement, les risques despertes de données personnelles. Produit sur lequel nous nous positionnonsdifféremment des autres acteurs et qui contribue en grande partie à notreregain de notoriété.

C'est-à-dire ?

Sur ceproduit, comme sur d’autres, nous profitons de l’expérience du groupe. Si lelancement de notre contrat "Beazley Breach Response" (BBR), dédié àla perte de données, est très récent en France, le sujet n’est pas nouveau pourBeazley qui souscrit cette police depuis plusieurs années aux Etats-Unis. Nousprofitons donc d’un effet d’expérience incomparable avec la gestion de plus de500 dossiers sinistres, dont 300 rien qu’en 2012. Au-delà de notre connaissancede ce segment, nous marquons une rupture avec les pratiques en cours sur lemarché français dans la mesure où nous avons fait le choix d’isoler le volet degestion de crise des garanties dommages et RC. Or, habituellement, lesassureurs ont plutôt tendance à proposer une seule et même enveloppe, ce quilimite le périmètre de couverture.

Vous misez donc en partie votredéveloppement sur un produit qui peine à décoller en France…

Il estvrai que sur ce sujet la maturité des entreprises n’est pas la même en Europequ’aux Etats-Unis où 50 % des institutions financières et des établissements desanté sont couverts. Dans l’Hexagone, nous évaluons le poids du marché à environ 10 M€ de cotisations toutescompagnies confondues. Pour le moment, seuls 5 % des groupes du CAC 40 sontcouverts contre le cyber-risque. Il existe donc des marges de manœuvre trèsimportantes. Sans compter que la plupart des TPE/PME ne sont pas encoreéquipées, car insuffisamment sensibilisées aux risque qu’elles encourent, et ce,en dépit du travail de pédagogie des courtiers en la matière. Il fautmalheureusement attendre la survenance d’un sinistre, comme celui d’Ubisoft audébut de l’été, pour faire évoluer les mentalités. Mais cela prend du tempscomme ce fut le cas pour la démocratisation des garanties RCMS.

Vous croyez donc dur comme fer à l’envol dumarché cyber ?

Oui,tout laisse à penser que le taux d’équipement va continuer de croître aussibien sur le middle market que sur lesgrands comptes. Il faut bien avoir à l’esprit que la réglementation va évoluer,sans doute début 2014, avec l’entrée vigueur d’une obligation pour lesentreprises de notifier à leurs clients la perte de données. Comme c’est déjàle cas en Espagne. Cette notification peut avoir un coût très important. D’oùl’importance pour les entreprises de se couvrir en amont. Par ailleurs, nousconstatons que certains groupes optimisent leur programme dommages et RC pourdégager des enveloppes budgétaires qu’ils allouent ensuite à la couverturecyber. C’est un phénomène nouveau qui devrait se poursuivre lors desrenouvellements à venir. Nous nous préparons donc en conséquence. Il n’est parailleurs pas exclu que nous passons des partenariats, par exemple de cobranding,avec des assureurs souhaitant proposer des couvertures cyber, mais quin’auraient pas forcément les compétences pour le faire.

Quels sont vos autres grands chantiersd’ici la fin de l’année ?

Je vous annonce en exclusivité que nous lancerons un produit RC professionnelle dédiée aux SSII lors des Journées du courtage le 17 et 18 septembre. Même si lemarché est très concurrentiel, nous avons bon espoir de capter une partie desaffaires. Aussi, Beazley lancera d'ici la fin de l'année un produit RCenvironnement.

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