« Le marché est plus responsable qu’en 2008 »

Publié le 19 janvier 2012 à 8h00    Mis à jour le 21 janvier 2016 à 16h59

Stéphane TUFFERY

Stéphane TUFFERY
rédacteur en chef

La patronne de Chartis en France dresse le bilan des renouvellements du 1er janvier. Une campagne marquée par la sous-tarification des risques RC générale, mais aussi par les difficultés de Gan Eurocourtage, un autre porteur des risques de l’entreprise. Des difficultés mises en parallèle avec la crise traversée par son groupe à l’automne 2008.

Quel bilan dressez-vous des renouvellements du 1er janvier ?

En France, Chartis a bouclé cette campagne du 1er janvier, la plus importante de l’année, en phase avec ses objectifs. Ceci dit, et parce que le marché n’était pas aux tarifs – tout particulièrement en RC générale –, nous avons laissé partir quelques affaires. Alors que traditionnellement nous retenons 95 % de nos clients en portefeuille, nous faisons un peu moins bien sur cette édition. Une moindre rétention que nous compensons par un bon niveau d’affaires nouvelles et des hausses tarifaires sur certaines branches.

Quelles ont été les tendances par lignes d’activités ?

Cette année, les difficultés concernent principalement la RC générale après avoir concerné les flottes auto en 2011. En RCMS, notre volume d’affaires nouvelles est significatif et satisfaisant. Sans arrêter de souscrire les institutions financières, où Chartis occupe traditionnellement le leadership, nous avons été très attentifs au niveau de primes, à la nature des risques souscrits et à l’adéquation des termes et conditions. Compte tenu de la pression qui existe sur les institutions financières du fait de la crise, l’ensemble des assureurs était sur la même longueur d’onde.

Quels seront vos leviers de croissance en 2012 ?

Certaines lignes commencent à se durcir actuellement et Chartis saisira les axes de croissance, de manière pragmatique, en fonction de ces évolutions. Quelques secteurs présentent déjà de nouvelles opportunités : en RCMS, fusion-acquisition, responsabilité environnementale, mais aussi en aviation par exemple. En outre, et même si Chartis est perçu en France comme un porteur de risques des grandes entreprises, nous travaillons déjà avec les particuliers et les petites entreprises. Ce deuxième segment d’activité est un bon levier de croissance pour Chartis en France en 2012.

Lors de la crise de l’automne 2008, votre prédécesseur dénonçait les pratiques "anticoncurrentielles" de certains pour évincer AIG des programmes de coassurance. Actuellement, Gan Eurocourtage est en difficulté, avez-vous noté des pratiques comparables ?

Il est vrai, qu’en 2008, le groupe a dû faire face à un marché très combatif, avec parfois une attitude inappropriée de certains compétiteurs. Je ne sais pas si c’est leur résultat quasi nul ou une prise de conscience tardive des assureurs indélicats, mais ce que je perçois actuellement, c’est un sentiment partagé par tous qu’il faut soutenir et améliorer le marché plutôt que de le détruire. En outre, si les difficultés de Groupama-Gan sont médiatisées, la grande majorité des acteurs ressentent les effets de la crise et veulent avant tout stabiliser la situation. Même si certains ne respectent pas tout à fait les règles et cherchent à profiter de la situation, je ne constate pas de pratiques telles qu’on a pu en voir il y a trois-quatre ans. Le marché est plus équilibré et responsable qu’en 2008.

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