CharlesRelecom, PDG de Swiss Life France, s’exprime sur le projet de réforme enemprunteur et sur la résiliation infra-annuelle en dommages.
Que pensez-vous du projet de réforme enassurance emprunteur ?
Ce projet vient nous rappeler que lemarché de l’assurance emprunteur n’a pas fondamentalement changé depuisl’instauration de la loi Lagarde en 2010. En tant qu’assureur, je suisforcément favorable aux mesures visant à favoriser la libre concurrence sur cemarché. Mais au-delà des mesures annoncées par Bercy, je pense que le principalproblème porte malheureusement sur le faible niveau de l’activité économique.La situation actuelle n’incite en effet guère les particuliers à s’endetter età contracter des crédits. L’urgence serait, selon moi, plutôt de remédier à cettesituation.
Toujours concernant la réglementation,quel regard portez-vous sur le projet de loi sur la résiliation infra-annuelleen dommages ?
L’effet de cette mesure aura forcément unimpact négatif dans la mesure où elle pourrait créer des mouvements deportefeuille de nature à renchérir les coûts de gestion. Ce qui se répercuteramécaniquement tôt ou tard sur la prime. Je m’interroge par conséquent sur lebien-fondé de cette mesure. Etait-elle vraiment nécessaire ? Je n’en suispas convaincu dans la mesure où les assurés ont, depuis la loi Chatel, lapossibilité de résilier une fois par an leur contrat dommages. Le fait depouvoir le faire à tout moment après un an d’engagement apporte-t-il une valeurajoutée ? Ce n’est pas sûr…
Etes-vous favorable auxcomparateurs ? Et avez-vous prévu de référencer Swiss Life sur cesplates-formes ?
Je n’ai rien contre les comparateurs.Mais j’observe qu’ils se concentrent généralement sur le seul aspect tarifaire.Ils ne pratiquent donc pas une comparaison intégrale des offres. Dans la mesureoù Swiss Life se positionne sur une clientèle haut de gamme avec des offrestrès riches en matière de services, il est très difficile de rentrer dans unschéma de comparaison pertinent. C’est pourquoi nous sommes peu référencés surces plates-formes.
Quelle est votre politique vis-à-vis descourtiers grossistes ?
Nous travaillons avec certains courtiersgrossistes qui s’inscrivent dans une logique de partenariat de long terme. Nousne sommes en revanche pas intéressés à travailler avec des courtiers qui nes’inscrivent pas dans la durée et ne font tourner les portefeuilles qu’enfonction des opportunités de marché. Ce type de comportement n’est pas sain etne correspond pas à notre éthique. Nous avons donc procédé à une sélection denos partenaires pour continuer à travailler uniquement avec les grossistes quipartagent la même vision que nous du service clients.
Retrouvez l’intégralité de cetentretien ainsi que notre enquête sur l’assurance emprunteur dans notre numérode janvier.