Guillaume de Lussac, directeur du pôle assurance de La Banque postale
chef de rubrique
Elargir le réseau de distribution d'assurance à toutes les agences de La Banque postale demeure un objectif de long terme du groupe, particulièrement dynamique en dommages et prévoyance individuelle. LBP a lancé son offre santé collective début avril.
Que représente l’activité assurance dans le produit net bancaire ?
Elle représente environ 15 % du produit net bancaire du groupe. Nous ne sommes donc pas encore au niveau de certains bancassureurs qui, ayant démarré plus tôt, ont accumulé des stocks de contrats significatifs en assurance vie. Malgré une année 2015 mitigée, notre encours dépasse les 125 Md€ et notre taux d’équipement en UC dans la collecte passe de 16 % en 2014 à 18 % en 2015, ce taux dépassant les 25 % sur la clientèle patrimoniale. Notre collecte nette en UC est devenue très positive et dépasse le milliard d’euros fin 2015.
Votre objectif est de développer l’assurance dommages, quelle est votre stratégie ?
Notre stratégie est de construire une gamme d'assurances complète susceptible de répondre à l’ensemble des besoins de tous nos clients. Nous avons développé de longue date nos activités en assurance vie, en prévoyance et en assurance-emprunteur avec notre partenaire historique, la CNP. En dommages, notre compagnie La Banque postale assurance IARD existe seulement depuis 2010 et a été lancée en partenariat avec Groupama qui en est actionnaire minoritaire. Le développement de nos affaires en IARD est particulièrement fort avec 547 000 affaires nouvelles réalisées l’année dernière et une croissance du chiffre d’affaires de 28 %. Nous avons terminé l’année 2015 avec un portefeuille de 1 300 000 contrats dont 700 000 contrats en assurance habitation, 200 000 en assurance automobile et des primes émises de l’ordre de 300 M€. Au-delà de ce développement conséquent, notre enjeu consiste à construire une compagnie d’assurance solide et pérenne en continuant de renforcer nos équipes, notre expertise technique et notre gamme de produits et de services.
La Banque postale vient de reprendre les parts de la CNP dans votre co-entreprise La Banque postale prévoyance. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
La prévoyance individuelle est un enjeu stratégique dans la consolidation de nos activités d’assurance. Nous avons annoncé en fin d’année la conclusion d’un protocole d’accord préliminaire avec CNP assurances, renouvelant notre partenariat stratégique jusqu’en 2026. Cet accord prévoyait également que La Banque postale prenne le contrôle de la compagnie d’assurances La Banque postale prévoyance par le rachat de la part de la CNP au capital. La Banque postale prévoyance est un acteur majeur de la prévoyance individuelle sur le marché français avec un portefeuille de 2 500 000 contrats et nous en poursuivons son développement avec plus de 310 000 affaires nouvelles réalisées en 2015.
Quels ont été les résultats en matière d’assurance santé ?
La Banque postale assurance santé continue sa percée significative sur le marché de l'individuelle avec plus de 60 000 affaires nouvelles réalisées en 2015. Notre filiale santé reste très active en matière d’innovation produits avec la mise en place de l’offre « Oui santé » dans le cadre de l’appel d’offres remporté sur l’aide à la complémentaire santé et la création en avril d’une offre santé collective qui s’appuie sur le partenariat noué avec Malakoff Médéric et La Mutuelle générale. L’année a également été marquée par la montée en puissance du nouveau produit « Assurance coups durs santé » garantissant le versement d’un capital en cas de maladie dite « redoutée ». L’ensemble de ces activités permet de porter notre portefeuille santé à plus de 102 000 contrats fin 2015, soit une hausse de 29 %.