L’assurance vie traverse une passe difficile. Outre un phénomène de décollecte historique en fin d’année 2011, les assureurs doivent faire face à une forte baisse de leur taux de rendement. Dans ce contexte, Claude Fath nous livre son analyse sur l’avenir à court terme du placement préféré des Français.
Etes-vous inquiet pour l’avenir du marché de l’assurance vie ?
Je ne cède absolument pas au catastrophisme ambiant. Certes, le secteur n’est pas épargné par la crise financière. Plusieurs compagnies ont du passer des provisions pour dépréciations d’actifs. Dans le même temps, certains assurés ont effectué davantage de retraits pour compléter leurs revenus, tandis que d’autres, encouragés par leurs banquiers ont préféré verser leur surplus d’épargne sur des livrets. De là à pronostiquer la fin du marché, il y un pas que je me garderai bien de franchir.
Tous les professionnels ne partagent pas votre optimisme…
L’assurance vie, ce n’est pas une embarcation de fortune prête à chavirer au premier gros grain, mais plutôt un paquebot, dont la force d’inertie constitue un remarquable avantage dans la conjoncture actuelle. Les portefeuilles des assureurs, rappelons-le, ont une duration moyenne de sept ans. Ils sont suffisamment diversifiés pour encaisser les chocs actuels. Et ceux qui pronostiquent un rendement moyen des contrats en euros de 1% dans un futur proche ne savent tout simplement pas de quoi ils parlent ! A l’heure qu’il est, même moins performante aujourd’hui qu’hier, je ne vois toujours pas de produit aussi concurrentiel que l’assurance vie en termes de souplesse et fiscalité. Sans compter que le rapport sécurité-rendement du fonds en euros reste imbattable !
Vous estimez néanmoins que les relais de croissance du marché de la vie individuelle sont ailleurs. Où plus précisément ?
Je vais peut-être vous étonner, mais 2011 devrait être pour Agipi une année historique en termes d'adhésions nouvelles, avec notamment une hausse remarquable de notre chiffre d'affaires en épargne retraite avec une croissance de 30 % pour le Pair, notre contrat Perp à points, et environ 8 % pour le Far, notre contrat Madelin. Nous enregistrons également une belle progression sur l'assurance emprunteur. La prévoyance n'est pas en reste et seule la collecte d'épargne en assurance vie demeure stable. Ces résultats témoignent de la pertinence de notre conception du rôle de l'assurance vie: apporter à tous une réponse assurantielle de qualité pour chaque étape de la vie, de la protection immédiate à la retraite, sans oublier la dépendance !
