« L’assurance obsèques a un potentiel de développement important »

Publié le 6 février 2014 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h38

Romain Beausoleil


Le spécialiste de l’assurance obsèqueslivre sa vision de ce marché et de ses récentes évolutions.

Quel bilan tirez-vous de l’exercice2013 ?

Lebilan est très positif, puisque Mutac – qui a fêté ses 40 ans – a enregistré unecroissance de ses adhésions de 19 %. D’un point de vue commercial, il s’agit dela meilleure année de l’histoire de la mutuelle, du moins depuis que nousdisposons de statistiques fiables. Plus de 110 000 personnes sont ainsi couvertesen assurance obsèques par nos services, dont 50 000 à travers desprogrammes collectifs distribués en marque blanche par une dizaine departenaires. Quant à notre chiffre d’affaires, il a progressé de l’ordre de 20 % pouratteindre les 20 M€. Cette solidité se traduit dans le taux de rendement 2013servi à nos assurés qui s’élève à 3,20 %. Un taux qui se situe dans lafourchette haute du marché.

En tant que spécialiste de l’assuranceobsèques, quel regard portez-vous sur la concurrence de la bancassurance sur cesegment ?

Laconcurrence des bancassureurs n’est pas nouvelle ! Elle existe depuis lesannées 2000. Compte tenu de leur puissance de frappe sur le plan commercial, leursréseaux sont à prendre au sérieux. Maisnous sommes relativement confiants sur notre capacité à creuser notre sillon encontinuant à miser sur le développement de services et de prestationsd’assistance.

Quelles sont les perspectives dedéveloppement sur ce marché de l’obsèques ?

Lepotentiel de l’assurance obsèques, qui représente un chiffre d’affaires de 1 Md€,est important puisque le taux d’équipement est de seulement 23 % en France.Contre 60 % dans certains pays de l’Europe du Nord. Cet écart s’explique engrande partie par des différences culturelles. Mais il faut avoir à l’espritque le marché n’a jamais cessé de croître ces dernières années. Et ce, mêmes’il a marqué le pas en 2010, sans doute pour des raisons conjoncturelles.Globalement, les Français sont de plus en plus nombreux à préparer leursobsèques pour soulager leurs proches d’un poids administratif et/ou financier.Dans ce contexte, nous avons fixé notre objectif de croissance pour l’exercice2014 à 20 %.

Pensez-vous que l’ANI aura desrépercussions directes ou indirectes sur le développement de Mutac ?

Noussommes convaincus que l’accord national interprofessionnel, signé il y a un peuplus d’un an, nous offrira des opportunités de développement pour notreactivité en marque blanche. En effet, certains opérateurs positionnés ensanté/prévoyance individuelle vont sans doute chercher à élargir leur paneld’offres pour fidéliser leur clientèle. Ils pourraient alors se tourner versl’assurance obsèques et un spécialiste comme Mutac pour gérer et leursprogrammes collectifs. Nous sommes déjà en discussions avec certainsopérateurs. Mais rien ne dit, pour le moment, que ces discussions aboutiront.

Quelles ont été les conséquences de la loide séparation et de régulation des activités bancaires sur votreactivité ?

Cetteloi du 26 juillet 2013 ne concerne pas spécifiquement l’assurance. Néanmoins, certainesdispositions ne sont pas sans conséquence sur notre activité, notamment en casde vente couplée d’une assurance vie et de prestations funéraires. Ce type decontrat packagé est décrié depuis une dizaine d’années. Le législateur a doncsouhaité clarifier la situation en imposant que le contenu des garanties soit,je cite, « personnalisé ».Dans la mesure où cette notion n’est pas clairement définie, nous avons décidéde suspendre la commercialisation de notre produit packagé en attendant que lasituation évolue. Mais il s’agit d’un phénomène marginal dans la mesure où ceproduit représente qu’une petite partie de notre activité.

L’ACPR a formulé, il y a trois ans, desrecommandations pour améliorer la transparence des contrats obsèques. Lasituation a-t-elle vraiment évolué depuis ?

Oui, jeconstate que le marché a gagné en transparence. Il y a eu un souci de la partdes différents opérateurs d’améliorer le niveau d’information délivré auxclients. Les assurés sont aujourd’hui informés que les capitaux des contratsobsèques peuvent être utilisés par les bénéficiaires autrement que pourfinancer les funérailles du bénéficiaire. Ce qui est important dans la mesureoù les contrats en capital représentent encore près de 75 % des stocks.

Que pensez-vous du développement desfunérailles low cost ? Ces prestations ont-elles une incidence sur votreactivité ?

Jepense qu’il ne s’agit pas d’un effet de mode ou d’un coup marketing. Je suisconvaincu que le phénomène va continuer à prendre de l’ampleur. Mais il n’aaucun impact sur nos prestations dans la mesure où nous réglons les réseauxfunéraires et reversons le solde du capital aux bénéficiaires désignés parl’assuré. Autrement dit, le niveau de nos prestations est déterminécontractuellement et n’est pas lié au montant de la facture des obsèques. Etpour compléter ma réponse sur le sujet, nous n’avons pas encore lancé decouverture spécifique à des funérailles low cost.

Vous avez en revanche lancé une fondation.Quel est son but ?

A l'occasion de notre 40e anniversaire, nousavons décidé de lancer la fondation Mutac, dédiée à la lutte contrela solitude et l’isolement des personnes âgées. Mutac a investi 80 000 €pour la première année de fonctionnement. Et nous avons prévu de faire appel àdivers dons pour augmenter sa capacité financière. L’idée est de réaliser en2014 un état des lieux de la situation sur l’isolement des personnes âgées,puis de lancer par la suite un appel à projet qui se concrétisera dès l’annéeprochaine.

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