Un an après sa prise de fonction, le DG deMacif expose les grandes lignes de sa stratégie et s’exprime sur les sujets quiagitent actuellement la profession.
Vous avez pris vos fonctions voilà un an. Quelest aujourd'hui votre plan d’action ?
J’aifixé une feuille de route à 3 ans qui comporte trois chantiers majeurs. Lepremier concerne le développement du portefeuille, qui est aujourd’hui de 5 millions de sociétaires. L’ambition est d’atteindre un chiffre d’affaires de 7 Md€ (NDLR : contre 5,6 Md€ en 2011) et un résultat net de 150 M€. Pour yparvenir, nous misons notamment sur la croissance externe dans le domaine de lasanté. L’intégration récente de la mutuelle du personnel IBM et ses 50 000 adhérents à Macif Sgam est une première étape. D’autres opérations devraient sefinaliser très rapidement. Le deuxième pilier de notre plan stratégique portesur l’amélioration de la rentabilité de l’entreprise avec comme objectifd’atteindre un ratio combiné de 100 d’ici trois ans contre 106 en 2011 et, d’aprèsnos estimations, 104 en 2012. Le dernier chantier repose sur le renforcement oula création de nouveaux partenariats et d’alliances stratégiques.
La Sgam Sferen rentre-t-elle dans le champde vos réflexions ?
Bienentendu. Nous avons déjà avancé sur des sujets stratégiques comme les achats"hors assurance" et l’optimisation des traités de réassurance. Maisnotre volonté est d’aller plus loin dans la mise en place de synergies, tout enlaissant aux trois mutuelles adhérentes une totale autonomie dans leurstratégie. La mutualisation des achats "assurance" est d’ores et déjàen cours avec la mise en œuvre d’un réseau commun de réparation. D’autres misesen commun suivront. Parallèlement, nous travaillons avec notre partenaire BPCEà faire évoluer en santé l’outil informatique commun pour gagner en efficacité.Enfin, notre alliance avec AG2R La Mondiale, à travers la société AG2R Macif prévoyance,est plus que jamais d’actualité. Compte tenu de l’accord nationalinterprofessionnel, notre souhait est de capitaliser sur ce partenariat pourpermettre au groupe Macif de se développer sur le marché des collectives.
Justement, quel regard portez-vous sur lagénéralisation de la complémentaire santé à tous les salariés ?
L’idéede permettre à tous les salariés d’accéder à une couverture santé est une bonnechose. Ce qui pose débat, ce sont les conditions d’application. La loi n’estpas encore stabilisée et nous ne disposons pas à ce jour de tous les élémentspour prendre position. Mais quelle que soit l’issue du débat parlementaire,nous ferons le nécessaire pour adapter nos produits et nos services à lanouvelle donne. L’idée est de proposer aux entreprises une offre globalecombinant assurances dommages et assurances de personnes. Par ailleurs, d’icila fin de l’année, nous lancerons une offre plus complète à destination desTNS. Au-delà de la création de nouveaux produits, nous allons travailler àaméliorer la distribution afin d’être en mesure de servir efficacement les TNScomme les TPE. Pour ce faire, nous avons prévu de renforcer notre réseau deconseillers "debout" en ayant notammentrecours aux équipes commerciales anciennement Macifilia que nous avonsréintégré au sein du groupe. Et il n’est pas exclu de partager les activitésIard sur ce marché dans une approche partenariale.
Que pensez-vous du projet de loi porté parBenoît Hamon sur la résiliation des contrats d’assurance ?
Nouspensons que les assurés doivent pouvoir résilier facilement s’ils lesouhaitent. Comme vous le savez, la loi Chatel encadre déjà la résiliation descontrats d’assurance du particulier. Il s’agit d’un dispositif suffisammentouvert. Je ne suis donc pas convaincu de l’intérêt de le modifier. Il est évident qu’introduire une faculté de résiliation à toutmoment aurait pour effet de générer une plus grande volatilité sur les marchésconcernés (auto et habitation). Cette volatilité augmentera alors mécaniquementles coûts de gestion et les coûts d’acquisition qui seront alors répercutés in fine sur les tarifs. C’est le risqueà prendre en faisant évoluer les règles de résiliation. C’est le message quenous avons transmis aux équipes de Benoît Hamon qui nous a récemment renduvisite à Niort.
Vous communiquez depuis peu sur la banque. Etes-vousen retard par rapport à vos projections ?
Après un lancement fin 2011, l’année 2012 a été un exercice detransition. Nous comptabilisons aujourd’hui 30 000 clients, dont 40 %détiennent aussi un compte épargne. Autre particularité, la moitié de noscomptes "Bleuanis" sontdes comptes actifs caractérisés par la domiciliation des revenus. L’encoursmoyen s’élève à 2 300 €, ce qui est bien supérieur à nos attentes. Parconséquent, le modèle économique se tient grâce à un produit net bancaireconforme aux projections initiales. Néanmoins, le niveau de développement n’estpas suffisant. L’année 2013 doit donc être un exercice de confirmation etsurtout de développement. C’est la raison pour laquelle nous prenons la parolepour la première fois sur l’activité bancaire à travers une campagne grandpublic afin de faire connaître notre offre et nos services bancaires. Cettecampagne a pour but de soutenir le développement commercial dans nos pointsd’accueil. Notre ambition est que les 4 000 conseillers ouvrent au moinsun compte par semaine d’ici la fin de l’année.
Quel est l’autre grand chantier à courtterme ?
L’autregrand chantier porte sur l’optimisation de nos trois pôles métiers à traversnos onze implantations régionales qui ont des règles de gestionet des process différents alors que nous disposonsd’un seul et même système d’information. Mon souhait est donc de réussir àharmoniser les méthodes de travail entre les entités régionales afin de gagneren efficacité et en souplesse. Aujourd’hui, nos équipes parviennent à décrocher85 % des appels entrants. Il s’agit d’un bon score, mais nous perdons unmillion d’appels, ce qui est considérable. En optimisant les organisations,notre volonté est d’atteindre rapidement le seuil des 90 % d’appels décrochés.