Leresponsable au niveau international des activités d’assurance vie, épargne,retraite et santé du groupe Axa liste les produits commercialisés à l’étranger qui pourraientêtre transposés en France pour redonner du dynamisme au marché.
Lerepli de l’assurance observé en France est-il une tendance lourde observée surles autres marchés matures ?
Non, la situation française fait même plutôt figure d’exception,ceci étant lié aux incertitudes locales. Certes, les pays de l’Europe du Sud,comme l’Italie et l’Espagne, ont vu en 2011 leur marché de l’assurance viepénalisé. Mais les conditions économiques difficiles de ces pays ne sont pascomparables à celles de la France, et peuvent expliquer que des épargnants quiavaient besoin de liquidités aient pu retirer des fonds de leur épargne longterme.
A lalumière de ce qui existe à l’étranger, quels produits pourraient êtretransposés sur le marché français de l’assurance vie pour lui redonner dudynamisme ?
Il y a des produits spécifiques à certains marchés. Enregardant, par exemple, le marché américain, on peut penser bien sûr aux variable annuities. C’est un marchégigantesque, qui représente un flux annuel de l’ordre de 100 Md$.Mais sur les autres marchés où le concept a été transposé, le succès n’est pascomparable. Au Royaume-Uni, la collecte annuelle nette avoisine 1,5 Md€. AuJapon, les variable annuities ont untemps connu un grand succès, pour connaître aujourd’hui un net reflux. EnFrance et en Italie, nous avons recréé un concept similaire, en offrant unegarantie sur le principal et une participation à la performance. Mais,pour l’instant, les variables annuitiesn’ont pas encore connu de franc succès commercial en dehors des Etats-Unis. Enfait, nous persistons à penser que ces produits ont un avenir sur le longterme, en tant que complément pour la pension. Les variableannuities resteront un phénomène d’abord américain, car c’est un conceptparticulièrement adapté à ce marché. Aux Etats-Unis, typiquement, l’épargnanttype qui opte pour ce contrat a 55 ou 60ans, quand il reçoit un capital de l’ordre de quelques dizaines de milliers d’eurosgrâce à son contrat retraite d’entreprise. Les variable annuities répondent bien à la problématique de cespersonnes qui disposent d’un capital et veulent à la fois continuer à accumulerde l’épargne, et bénéficier d’une rente. Cette situation particulière ne seretrouve pas sur tous les marchés.
Enfonction de ce que vous observez sur tous les marchés où Axa est présent,faut-il alors transposer ou inventer d’autres produits sur le marché français ?
Pour ce qui concerne l’assurance vie et l’épargne longue, jesuis convaincu que les produits qui existent déjà couvrent les besoins des Français.Tant pour les épargnants que pour Axa et les assureurs en général, la solutionidéale est un panachage entre contrats en euros et contrats en unités decomptes assortis ou non de garanties, et ce, afin d’offrir à la fois uneprotection et une participation à la hausse des marchés. En revanche, il estclair que les épargnants, en France particulièrement, ont encore trop confiancedans ce que va leur rapporter le premier pilier que constitue la retraiteobligatoire. Il faut que la population active prenne conscience qu’elle doitcommencer à épargner plus tôt. Il faut donc que préserver un cadre fiscalincitant à une détention sur le long terme. Ce cadre est dans l’intérêt communde tous. Il est ainsi nécessaire d’avoir une alliance collective entre lessecteurs privés et publics afin de communiquer sur la nécessité d’épargner leplus tôt possible dans sa carrière professionnelle.
A l’inverse,tirez-vous des enseignements du marché français pour les autres marchés où estprésent Axa ?
C’est en matière de prévoyance et de protection de lapersonne que la France a été innovante. La "garantie accidents de la vie"(GAV) est en effet, de mon point de vue, un excellent concept, qui vient protéger decertains risques lourds liés à la vie privée. De fait, avec la GAV, il n’y aplus en France autour du risque invalidité de "trou" de garantie. Nouspensons d’ailleurs transposer cette garantie sur certains marchés, en Allemagnenotamment, c’est tout l’intérêt de notre plate-forme globale, qui nous permetde répliquer des initiatives locales dans d’autres pays.