journaliste
Jean-Pierre Wiedmer, à la tête de Mercer France, la filiale de Marsh & McLennan Companies spécialisée dans le conseil RH, la santé-prévoyance et la retraite, fait un point sur sa stratégie, ses objectifs et les opportunités sur le marché santé.
Vous êtes arrivé il y a un an et demi à la tête de Mercer France. Quelle stratégie y avez-vous insufflé ?
A mon arrivée, j’ai établi une stratégie en cinq axes et sur cinq ans. Le premier axe vise une couverture plus large en termes de services fournis à nos clients. Le potentiel est très significatif, la majorité des entreprises connaissent Mercer pour ses activités de courtage et de gestion en santé-prévoyance mais peu pour ses activités talent et retraite. Le deuxième axe vise à accélérer le développement de « Mes Solutions Mercer », une plate-forme innovante proposant une large gamme de produits pour les TPE/PME et les individuels. Le troisième axe a pour objectif de doubler notre activité talent, qui concentre des services à haute valeur ajoutée pour les DRH, leur permettant de mieux attirer, retenir et valoriser leurs talents (programmes de rémunération, planification des évolutions de la masse salariale, mobilité internationale, etc.). Le marché visé représente un très fort potentiel, l’environnement étant en pleine transformation, faisant naître de nombreuses problématiques RH chez nos clients. Le quatrième axe repose sur la transformation de notre activité de gestion afin de la rendre encore plus performante. Enfin, le cinquième axe vise à structurer, développer et renforcer l’innovation dans nos produits et services mais aussi dans nos opérations.
Sur quel objectif de croissance tablez-vous cette année ?
Notre flux d’activité est en forte croissance. Nous tablons sur une progression de notre chiffre d’affaires de 7 à 8% en santé collective à fin 2015. Au niveau de notre activité talent, qui représente 10 M€ de chiffre d’affaires, nous entendons la doubler dans les cinq ans. La révolution digitale est un mouvement exponentiel dont on ne voit aujourd’hui que les prémices. Le changement de modèle économique que cette révolution induit va entraîner des évolutions importantes dans les portefeuilles de talents des entreprises.
Nous investissons également beaucoup pour améliorer la gestion en santé-prévoyance, notamment grâce à l’amélioration et la création de nouveaux outils. Nous innovons aussi en prévention et sommes très attentifs au développement des données partagées et à la santé connectée, qui vont permettre de mettre en place des couvertures personnalisées et sur-mesure, donc moins chères pour les entreprises.
Contrat responsable, portabilité, ANI… Percevez-vous ces changements réglementaires comme des contraintes ou des opportunités de développement pour Mercer France ?
Cela représente un alourdissement indéniable du travail de nos équipes, mais c’est également l’opportunité pour les entreprises de rebattre les cartes et pour nous de les conseiller en les orientant vers des couvertures santé collective correspondant mieux à leurs besoins. Il convient de leur faire prendre conscience qu’il ne s’agit pas que d’une ligne de budget mais d'un réel enjeu dans la gestion de leurs ressources humaines. Par exemple, travailler sur la gestion du stress au travail, ou en prévention avec des conseils en santé, nutrition ou activité physique, est un véritable levier pour réduire le taux d’absentéisme.
Pour accompagner la mise en place du contrat responsable, nous avons développé un système d’information permettant d’analyser automatiquement les impacts de la nouvelle réglementation sur les contrats existants des entreprises, et ainsi pouvoir formuler nos préconisations. Quant à l'offre « Mes Solutions Mercer », elle permet aux petites structures de se couvrir en santé collective.