Le groupe de protection sociale lyonnaisse prépare à faire évoluer son réseau de soins et à lancer de nouvelles offrescollectives en santé, tout en cherchant à croître en prévoyance.
Comment se porte legroupe Apicil ?
Le groupe a enregistrél’année dernière une croissance de son chiffre d’affaires de 6 % à 1,1 Md€en assurance de personnes. Cette performance est d’autant plus satisfaisanteque le marché a subi, dans son ensemble, une décroissance de 6 %. Le bon bilande l’exercice 2012 s’explique par les progressions de toutes nos lignes demétiers, que ce soit en prévoyance (+ 10 %), santé (+ 3 %) ou en épargne-vie (+ 6 %).Sur ce dernier segment, nous profitons, en partie, du rachat de la compagnieCoparc à Allianz, fin 2011. Cette opération nous a permis de doubler le montantde nos encours à plus de 2 Md€. Aujourd’hui, la priorité est d’accélérernotre développement en prévoyance, qui représente environ 20 % de notreactivité alors que la santé pèse plus de 40 % et la vie 35 %.
Comment voyez-vousévoluer le marché des collectives ?
Ilest clair que l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier va créerun certain nombre de mouvements. Mais Apicil est d’ores et déjà prêt. Je vousrappelle qu’en fin d’année dernière, nous avons fondé avec Humanis legroupement paritaire de prévoyance (GPP) Adéis. Il est destiné à répondre auxappels d’offres des branches professionnelles. Nous avons déjà remportéquelques succès dans les domaines, notamment, de la plasturgie, de lamétallurgie ou encore des employés d’immeuble. Par ailleurs, nous nousapprêtons à lancer de nouvelles offres santé collectives "ANIcompatible".
Avec un peu de recul,comment analysez-vous la décision du conseil constitutionnel concernant lesclauses de désignation ?
Très franchement, cettedécision a été une réelle surprise, car elle va à l’encontre de lajurisprudence européenne en la matière. Nous revenons donc à la situationinitiale de l’accord du 11 janvier 2013, dont l’idée phare est de généraliserla complémentaire santé à tous les salariés. Cette mesure aura pour effet de déplacerun certain nombre d’affaires du marché individuel vers le collectif. Ce qui estpositif pour Apicil.
Mais la décision duconseil constitutionnel est tout de même une mauvaise nouvelle pour les groupesde protection sociale…
Ellea surtout fait beaucoup de bruit pour rien ! Il faut savoir raison garder.Certes, cette décision va à l’encontre du maintien des clauses de désignation,mais pas des recommandations. Or, comme vous le savez, les groupes deprotection sociale sont spécialisés dans l’assurance collective. Si nous avonsété capables d’êtres désignés pour gérer la santé de milliers de salariés, nousn’aurons aucune difficulté, demain, à être recommandé pour faire ce que noussavons faire, c'est-à-dire proposer une couverture compétitive au plus grandnombre de salarié grâce une mutualisation efficace. Mais j’attire votreattention sur le fait, qu’après la décision du conseil constitutionnel, ilreste maintenant à réécrire l’article L. 912-1 du code de la sécurité sociale.
La déception de ne pasaccueillir Réunica est-elle passée ?
On voyait dans cetteopération de rapprochement une bonne opportunité d’associer des groupes et destalents parfaitement complémentaires. Réunica a choisi un projet différent ; ilfaut l’accepter. Il s’agit bien entendu d’une déception pour les équipes quiont travaillé à la faisabilité de ce rapprochement. Mais ce n’est pas non plusun échec, car il ne s’agissait pas pour Apicil d’un objectif gravé dans lemarbre du plan stratégique "Convergences 2016" fixé l’annéedernière. Bien entendu, cela ne signifie pas que le groupe est hostile auxpartenariats. Il n’est d’ailleurs pas exclu de nouer de nouveaux accords àcourt et moyen terme. Mais il est encore trop tôt pour en parler.
Avez-vous prévu defaire évoluer votre réseau de soins ?
Notre réseau, Actil, quiest un réseau ouvert, a la particularité d’être une évolution de notreplate-forme de tiers payant. Il est géré sous forme associative. Il peut doncêtre le plus compétitif possible. Raison pour laquelle nous sommes en réflexionpermanente pour le faire évoluer. A l’heure où je vous parle, nous travaillonsavec plus de 2 500 chirurgiens-dentistes et 650 audioprothésistes. Et nousfinalisons la construction du réseau d’ostéopathes qui devrait êtreopérationnel début 2014.
Mais envisagez-vous del’ouvrir, en accueillant d’autres opérateurs ?
Il s’agit d’une questionqui n’est pas totalement tranchée. Nous pouvons très bien rester dans cetteconfiguration comme nous pouvons accueillir des partenaires. L’important est derester compétitif. Aujourd’hui, nous sommes très fiers de pouvoir proposer desprestations 20 à 30 % moins cher que dans d’autres réseaux.