« La pression sur les tarifs s’est renforcée en RC maritime »

Publié le 17 octobre 2013 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h38

Florence Duflot


Le responsable parisien de la souscription de RaetsMarine,spécialiste de la RC armateur/affréteur et appartenant au groupe Amlin, analyseles grandes tendances en cours sur ces marchés de niche.

En quoi RaetsMarinese différencie desP&IClubs traditionnels ?

LesP&IClubs traditionnels regroupent des armateurs,plutôt de grosse taille, et des opérateurs maritimes qui mutualisent leursrisques. Ils représentent 90 % du volume des primes RC armateur. Ces associationsassurent à leurs membres des services en prévention et gestion de sinistres,conseils juridiques, et peuvent être amenés à jouer un rôle important dans lagestion des accidents maritimes. Les membres doivent payer un droit de sorties’ils décident de quitter l’association. En fonction de la sinistralitémaritime, ils peuvent être assujettis à de nouveaux appels de primes en coursd’année et être soumis à des augmentations automatiques de cotisations à chaquedate anniversaire de leur police. En février 2013, par exemple, les Clubs ontrevalorisé leurs cotisations de 8,5 % en moyenne.

Ce qui n’est pas lecas chez vous ?

Chez les assureursP&Ià primes fixes, dont nous faisonspartie, les armateurs ou affréteurs ne subissentpas ces réajustements de primes en cours d’année. Le montant de prime est fixéen fonction de leurs propres résultats statistiques. EnP&Iarmateur, ces assureursont tendance, depuis plus de dix ans, à cibler les navires de petite et moyennetaille (jusqu’à 30 000 tonneaux de jauge brute), ce qui correspond à des unitésopérant dans les zones portuaires ou effectuant du cabotage. Les produitsproposés correspondent aux profils des risques présentés. C’est notamment lecas de l’assurance RC affréteur, développée pour répondre aux besoinsspécifiques des affréteurs.

Y a-t-il de laconcurrence entre lesP&Ià primes fixes ?

En France, il y a quelques spécialistes. Axa a tentél’aventure, mais s’est retiré fin 2005. De nouveaux acteurs ont récemment faitleur apparition, notamment Lodestar (RSA) et Carina (syndicat des Lloyd’s). Lapression sur les tarifs s’est donc renforcée. Mais la vraie concurrence sesitue plus avec les assureurs néerlandais et scandinaves.

Comment se positionneRaetsMarine sur le marché français ?

RaetsMarine, qui opère en qualité d’agent souscripteur pourle compte du groupe d’assurance britannique Amlin, a opéré en France de 1999 à2009 au travers d’un bureau de représentation. Puis, un bureau officiel a étéouvert à Paris en 2009 avec une équipe de six personnes en souscription etgestion sinistres. En début d’année, Amlin a racheté 100 % du capital du groupeRaetsMarine. Avec un chiffre d’affaires de 90 M$ enP&Ien 2013,RaetsMarine occupe la deuxième place mondiale des assureursP&Ià primesfixes en RC armateur (5 600 navires couverts) et la cinquième place en RC affréteur.Le bureau parisien, en charge des marchés français, suisse et italien, réaliseun chiffre d’affaires de plus de 7 M€. Il traduit la préoccupation du grouped’offrir aux courtiers généralistes et spécialistes français, italiens etsuisses, un service adapté et de proximité. La RC affréteur représente 80 % duvolume des affaires. Et le taux de rétention est de 95 %. RaetsMarine couvreles risques RC armateur et affréteur à hauteur de 500 M$ maximum.

En quoi vousdifférenciez-vous de la concurrence ?

Outre nos produits RC armateur maritime (plaisance,passagers, marchandises) et fluvial, et notre contrat RC affréteur, nousproposons aux agents maritimes et commissaires de transport un produitmultimodal. Nous avons aussi lancé cette année un produit packagé"Combined Marine Traders Insurance" comprenant la RC affréteur, l’assurancesur facultés et une protection juridique (FD&D) pour l’ensemble de cesactivités. Aujourd’hui, nos polices sont rédigées en anglais, mais certainessont en cours de traduction en français, ainsi que tous les documentsintervenant dans la conclusion et la vie du contrat.

Comment voyez vousévoluer les marchés RC armateur et affréteur d’ici 2014 ?

Ces deux marchés sont affectés par la crise et la baisse devolume des échanges. Le développement de la RC affréteur est lié au volume demarchandises transportées et celui de la RC armateur dépend du marché del’affrètement. Or, il y a une surcapacité de navires et on constate que de grosopérateurs font faillite. Mais nous avons toujours un gros travail à faire poursensibiliser les acteurs, notamment les affréteurs, aux risques qu’ilsencourent. Nous devons par ailleurs adapter nos produits aux évolutionsindustrielles et conventionnelles. C’est un challenge, mais aussi uneopportunité. D’ailleurs, nous serons certainement amenés à moyen terme àétoffer notre équipe parisienne pour y faire face.

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