Arnaud Chneiweiss, secrétaire général du Gema et Pierre Michel, délégué général de la FFSA
journaliste
Au milieu des chantiers de l’AFA (Association française de l’assurance) et d’un contexte réglementaire en mouvement, les nouveaux hommes forts des deux syndicats patronaux passent en revue l’actualité.
Qu'en est-il de votre projet de médiation unique au sein de l'AFA ?
Arnaud Chneiweiss (A.C.)
Nous voulons un médiateur unique FFSA/Gema au 1er septembre, doté d’une équipe d'une vingtaine de personnes issues des deux équipes existantes et qui travaillent dès à présent à l’harmonisation des procédures des deux médiations actuelles. Nous allons constituer l’association de la médiation de l'assurance dont le président sera Emmanuel Constans, le président du CCSF.
Quant au médiateur lui-même, nous sommes en train de chercher une personnalité nouvelle : il n'y a pas de profil idéal, cela peut être un assureur d'expérience ou un profil plus juridique comme un magistrat.
Pierre Michel (P.M.)
Nous serons prêts du point de vue juridique à la mi-juillet, pour l'entrée en vigueur de la directive européenne.
Assureurs prévention et Gema prévention vont-elles fusionner également ?
A.C.
Un groupe de travail a été constitué sous la houlette des deux présidents des associations actuelles Patrick Jacquot et Nicolas Moreau. Il vise à rapprocher les actions engagées et réfléchit à la création d'une association commune.
P.M.
Le champ d’action de cette future association sera à définir. Nous constatons d’ores et déjà que les opérations menées par Assureurs prévention et Gema prévention dans les domaines de la route, de la santé et des accidents de la vie courante sont parfaitement complémentaires.
Sur le front européen, l’entrée en vigueur prochaine de DIA II vous satisfait-elle ?
A.C.
Nous avions un sujet important autour des comparateurs, afin qu'ils soient soumis au devoir de conseil. Ils tombent désormais sous le coup de la directive et nous en sommes satisfaits.
P.M.
Entre la révision de la directive intermédiation en assurance (IMD2), les produits d'investissement de détail packagés (PRIIPs) ou la directive sur les marchés d'instruments financiers (MiFID II), on a là un exemple frappant de la multitude et de la complexité des normes qui concernent actuellement le secteur de l’assurance.
Bien entendu, le consommateur européen doit être protégé et informé mais il ne faut pas que cela devienne improductif ni remette en cause la longue tradition française de réseaux de distribution efficaces, tant dans le service rendu que le conseil apporté.
La refonte des conventions de gestion des sinistres, telle que Cidre, fait-elle consensus entre vous ?
P.M.
C’est un sujet de travail pour toute la profession. Le service rendu aux clients, au moment du sinistre, doit être lisible et l'assuré doit en être satisfait.
La profession a identifié qu'il fallait simplifier la vie des assurés et nous nous y employons. Ce n’est pas un sujet de clivage.
Qu’attendez-vous du futur vice-président de l’ACPR ?
A.C.
Au moment où je parle, sauf surprise de dernière minute, Bernard Delas sera désigné. C’est un profil d’assureur expérimenté qui nous convient.
Nous avons, tous ensemble, fait du lobbying pour qu'il y ait un vice-président issu du secteur qui puisse monter au créneau face au déluge réglementaire actuel.
Propos recueillis par Thierry Gouby et Stéphane Tufféry.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien d’Arnaud Chneiweiss et Pierre Michel dans l'édition de juin 2015 de La Tribune de l'assurance.