« La MACSF prend un virage important sur internet »

Publié le 31 juillet 2014 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h37

Géraldine Bruguière-Fontenille


Après les récents changements degouvernance à la MACSF, Stéphane Dessirier, le nouvel homme fort de la mutuelle,nous explique, en compagnie de Nicolas Gombault, sa stratégie pour le groupe.

Quel bilan dressez-vous du premier semestre2014 ?

StéphaneDessirier : L’année était bien partie en Iard avec une baisse des fréquences enautomobile principalement, mais l’épisode de grêle du mois de juin va coûtercher et dégrader les résultats. En revanche, l’année s’annonce plutôt bonne surle volet des assurances de personnes, en assurance vie et épargne retraite avecune collecte nette en hausse de 5 %.

Et sur le volet responsabilité civileprofessionnelle ?

Nicolas Gombault : Sur le plan de la responsabilité civile professionnelle, nous constatons unbon développement commercial sur ce premier semestre avec notamment lasouscription de risques lourds comme les chirurgiens et les anesthésistes. Enoutre, la sinistralité est contenue sur ce début d’année. Mais nous avons toutde même un sujet d’inquiétude pour l’avenir, celui de l’action de groupe dansle domaine de la santé qui devrait voir le jour dans la loi santé.

Quels sont vos axes stratégiques pour2014-2015 ?

StéphaneDessirier : Nous venons d’entrer dans notre nouveau plan stratégique 2014-2020qui est centré sur la restructuration de nos modes de distribution. Nous allonsmettre l’accent sur trois piliers. Internet d’abord, avec le renforcement de lasouscription en ligne et le développement d’un self care pour certains actes de gestion en Iard et en santé. Nousavons une grande ambition sur ce point et souhaitons prendre un virage importantà partir de 2015. Ensuite, nous allons renforcer la relation à distance enmettant l’accent sur les outils multimédias, et cela, afin de décharger leréseau physique. Enfin, sur le réseau physique justement, nous allons axer lesdéveloppements sur les activités patrimoniales et celles dédiées aux professionnelset à la prévoyance.

Quelle est votre position par rapport àl’eurocroissance ?

StéphaneDessirier : A la MACSF, la majorité des contrats sont investis en euros. Or,aujourd’hui, les taux très bas pèsent sur les performances de nos contrats mêmesi les taux que nous servons sont parmi les meilleurs du marché (3,40 % à 3,45 % en 2013). Nous ne pourrons pas toujours maintenir de tels rendements si lestaux obligataires restent durablement aussi bas. Il faut conseiller à nosclients d’aller davantage vers de l’unité de compte. Aujourd’hui, nous sommesparmi les premiers sur l’euro et nous souhaiterions être parmi les premiers surles UC. L’eurocroissance peut nous permettre d’orienter les investissementsvers plus d’UC. Le produit nous semble donc être une bonne opportunité, àcondition que les conditions de mise en œuvre ne soient pas trop contraignantes.

Comment percevez-vous les changements quisont en train de se produire sur le secteur de la santé individuelle ?

StéphaneDessirier : Nous ne sommes pas vraiment touchés par ces changements puisque laMACSF est plutôt positionnée sur l’assurance santé des professionnels libéraux.L’ANI est pour nous plus une opportunité de conquête des salariés de ces professionnels que l'on chiffre à environ100 000 personnes. Cela passerait par des contrats collectifs de quelquespersonnes, très proches des contrats individuels. Quant au marché del’assurance santé des entreprises de santé, nous sommes prêts à proposer uneoffre via un partenariat que nous avons mis en place en avril avec Henner. Maisnous n’avons pas aujourd’hui de réseau pour développer plus largement descouvertures collectives.

Et sur la redéfinition des contratsresponsables ?

StéphaneDessirier : Nos contrats ne sont pas touchés par le nouveau cadre des contratsresponsables, car nos garanties sont très proches du nouveau cadre. Il n’y auraque quelques adaptations mineures à faire dès que les textes seront sortis. Enrevanche, la loi santé qui est en préparation va entraîner beaucoup dechangements puisqu’elle risque de remettre sérieusement en cause les pratiquestarifaires de certains professionnels de santé. Et elle limitera sensiblementles possibilités de couvertures que peuvent proposer les assureurs. Par ailleurs,elle introduit des distinctions entre les professionnels signataires et nonsignataires du contrat d’accès aux soins. Mais ce n’est pas une informationdont nous disposons à ce jour.

Quels sont vos projets sur ladépendance ?

StéphaneDessirier : Nous avons mis en place en début d’année un service d’aide auxaidants inclus dans nos contrats santé. Il permet de proposer un bilan de vie,une aide aux démarches administratives, etc. Et nous travaillons actuellementsur un dispositif dans le cadre de nos contrats épargne retraite Madelin pour permettreun doublement de rente en cas de dépendance, mais nous sommes toujours en phasede réflexion.

Solvabilité II arrive à grands pas. Quepensez-vous du débat autour de la notion de groupe et de Sgam ?

StéphaneDessirier : D’abord, sur le projet Solvabilité II, je peux vous dire que noussommes très avancés et que nous travaillons actuellement sur notre évaluation interne des risques et de la solvabilité (Orsa – Own Risk Solvability Assessment). Quantà la notion de Sgam (société de groupe d'assurance mutuelle), on ne voit pas à ce stade l’intérêt d’être un groupepuisque chaque société de la Sgam sera regardée en solo par le régulateur. Pource qui concerne la MACSF, il n’y a pas de doute, nous serons considérés commeun groupe.

Quel est votre avis sur les questions degouvernance ?

Nicolas Gombault : Nous regardons avec attention les évolutions sur ce sujet. Nous souhaitons notammentqu’il y ait une liberté au niveau de chaque société de choisir son dirigeanteffectif entre président et directeur général et il semble que l’ACPR seraitprête à aller dans ce sens. Enfin, sur le volet fit and proper, nous avons beaucoup travaillé à la formation de nosadministrateurs.

Concernant la gouvernance de la MACSF,faut-il s’attendre à de nouveaux changements après les récents bouleversements ?

StéphaneDessirier : Les décisions de nomination tout comme les décisions de révocationqui ont eu lieu récemment ont été prises à l’unanimité par les conseilsd’administration. Il n’y a donc pas de nouveaux bouleversements à attendre.

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