Santé

La foire d'empoigne

Publié le 1 mars 2012 à 6h00    Mis à jour le 8 mars 2016 à 14h41

Stéphane Tufféry

Payeurs aveugles, collecteurs d'impôts... Les assureurs, bien que remontés contre les pouvoirs publics, investissent tous le marché de la complémentaire.

Stéphane Tufféry
rédacteur en chef

Sur un marché qui s'est contracté l'an dernier de près de 10 % - soit 18 Md€ de cotisations manquant à l'appel par rapport à 2010 -, la santé fait figure de dernier bastion de croissance pour les assureurs. Illustration avec les chiffres des assurances de personnes pour 2011 : à 17,6 Md€ (périmètre FFSA-Gema), la branche santé-prévoyance progresse de 1 %, quand l'autre segment, celui de l'épargne-vie, dégringole de 14 %.

Le temps est loin où le risque santé était déconsidéré aux yeux d'assureurs désireux de tarifer et de segmenter comme ils l'entendent. Alors que la complémentaire santé est devenue le principal poste assurance du budget des ménages (environ 800 € par an), quasiment plus aucun acteur ne fait l'impasse sur ce produit lucratif.

les banques en conquête

Pour preuve, tous les bancassureurs, les uns après les autres, se convertissent à la santé (voir notre dossier p. 28). Le dernier arrivé, La Banque postale, entend équiper un client sur deux, soit 5 millions de personnes. Un autre réseau bancaire, de bonne taille, s'apprête à se lancer dans les prochaines semaines. Même mouvement du côté des MSI, derrière les précurseurs Maaf et Macif en 2001, de nouveaux entrants, tels GMF en 2010 ou Matmut la même année, font leur apparition. « Parce que la santé constitue un très bon soutien à la fidélisation, la plupart des assureurs poussent fort sur ce sujet », confirme Gérard Andreck, président du Gema.

En dépit du doublement récent de la TSCA, qui a suscité l'ire de la profession, pour une fois unanime, la santé porte un niveau de taxation (13,27 %) inférieur à celui de l'assurance auto obligatoire (34,2 %). « Au moment où l'assurance vie ralentit et où de nombreux assureurs auto peinent à préserver leurs marges sur un marché saturé et hyperconcurrentiel, la santé constitue une opportunité », remarque Christophe Courtin, président-fondateur de Santiane, le courtier santé en ligne à la croissance insolente (+ 109 % en 2011 à 13,4 M€ de chiffre d'affaires, et 30 M€ de CA attendu sur 2012).

Symbole de cette foire d'empoigne, Santiane, déjà principal apporteur d'affaires de grands assureurs de la place, accueille deux nouveaux partenaires : Axa et Generali. De plus en plus, les compagnies à réseau d'agents, longtemps frileuses vis-à-vis du courtage comme du canal internet, y viennent par le biais de la santé. « Sur les six prochains mois, sept partenaires doivent nous rejoindre. C'est autant que sur les deux dernières années. Avec un marché de 2,5 millions d'assurés santé individuels à équiper chaque année, contre 1,6 million il y a dix ans, le marché de la comparaison augmente et celui de la souscription en ligne explose », détaille Christophe Courtin. A noter, enfin, que cet empressement des acteurs à investir la santé s'accompagne chaque année de fortes hausses tarifaires (+ 6,1 % en 2012, selon Assurland).

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