La lutte contre la fraude n'a pas fini d'occuper les assureurs et leurs prestataires ! Dans le cadre d'une étude menée par le cabinet Accenture auprès d'une cinquantaine de compagnies d'assurance dommages en Europe, 71 % des responsables de services sinistres évoquent une augmentation du nombre de cas de fraude à l'assurance, de l'ordre de 10 % depuis trois ans. L'enquête révèle par ailleurs que plus d'un tiers des sondés considèrent entre 5 et 10 % le nombre des indemnisations versées par leur compagnie sur les douze derniers mois pour des sinistres de nature frauduleuse.
Des pertes estimées entre 8 et 12 Md€
Résultat, la facture est élevée pour les assureurs ! « Nous estimons que les pertes annuelles liées à la fraude à l'assurance pourraient se situer entre 8 et 12 Md€ pour les compagnies d'assurance dommages européennes », déclare Jean-François Gasc, directeur de l'activité conseil en management d'Accenture pour le secteur de l'assurance. Afin de lutter contre ce fléau, 76 % des personnes interrogées envisagent de recourir à des techniques évoluées de détection des fraudes, comme des outils de modélisation prédictive (lire aussi notre article « La lutte contre la fraude s'industrialise », LTA 181, juin 2013, p. 86). Mais, pour bon nombre d'opérateurs, il reste encore du chemin à parcourir pour se mettre à la page en matière de gestion de sinistre et de détection des cas frauduleux... D'où le montant des investissements colossaux que les assureurs sont prêts à consentir. En effet, d'après l'étude d'Accenture, les assureurs prévoient d'investir en moyenne 16 M€ pour optimiser leur fonction sinistre. Plus de la moitié de cette enveloppe sera consacrée à la lutte contre la fraude.