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Pas une semaine ne se passe sans que le secteur de l’assurance n’offre son lot de rapprochements, et cela devrait se poursuivre jusqu’en 2017, selon une étude du cabinet Baker & McKenzie, qui prévoit une hausse du flux de fusions-acquisitions de 33% au niveau mondial cette année.
L’assurance n’échappe donc pas à la tendance, et les raisons d'être de ces opérations donnant naissance à des géants du secteur sont nombreuses : efficacité accrue, économies d’échelle, complémentarité des offres, des compétences et des portefeuilles, ou des zones géographiques d’implantation.
Chubb, un nouveau géant en IARD
Le 1er juillet, le groupe Ace, qui a souscrit son premier risque en 1985 aux Bermudes et est aujourd’hui côté sur le marché de New York, annonce le rachat de son concurrent américain Chubb pour un montant de 28,3 Md$.
Leur complémentarité sur les métiers souscrits permettra au nouvel ensemble, qui prendra forme au premier trimestre 2016 sous la marque Chubb et sera basé en Suisse, de donner naissance à un géant de l’assurance dommages. D’autant que lorsqu’ils sont présents sur les mêmes lignes, Ace est davantage centré sur les grands comptes et les ETI, tandis que Chubb est à dominante middle market. Selon la valorisation boursière combinée des deux entreprises à la fin 2014, le groupe pèsera près de 46 Md$.
En France, Chubb est dirigé depuis 2013 par Gwenaël Hervé, tandis que Nadia Côté est à la tête de la succursale française d'Ace depuis l'été de la même année.
« Cette fusion s’inscrit dans l’évolution actuelle du secteur de l’assurance, commente Hervé Houdard, président de la Chambre syndicale des courtiers d'assurances (CSCA). Cette fusion va générer de nouvelles capacités, de nouveaux produits et de nouvelles orientations stratégiques. Mais lors d’une telle fusion entre deux assureurs de qualité et de taille importante, le problème pour le courtage est qu’1 + 1 ne font jamais 2, même s’il grossit, nous perdons un guichet. »
Willis Towers Watson valorisé à 18Md$
La veille, Willis, qui avait déjà annoncé le mois dernier le rachat du premier courtier français Gras Savoye, rendait publique sa fusion avec le cabinet de conseil en gestion du risque et en ressources humaines Towers Watson, également côté à Wall Street. Une opération qui, à l’instar de Marsh & McLennan et de sa filiale Oliver Wyman, ou du groupe Aon avec Hewitt, traduit la consolidation des grands courtiers internationaux intégrant une activité de conseil.
En 2013, Towers Watson avait cédé pour 250 M$ ses activités de courtage de réassurance à Jardine Lloyd Thompson (JLT), faisant du nouvel ensemble JLT Towers Re le 4e acteur mondial du marché derrière Willis.
La nouvelle entité « Willis Towers Watson », valorisée à 18 Md$, sera basée en Irlande. Le groupe table sur des économies d’échelle entre 100 et 125 M$ au cours des trois prochaines années, et un chiffre d’affaires de 8,2 Md$ par an, réalisé par les 39 000 collaborateurs répartis dans 120 pays. Il sera présent à la fois auprès de 80% des 1 000 plus grandes entreprises mondiales, mais aussi sur le segment du middle market et des petites entreprises.
Ce rapprochement, présenté comme une fusion entre égaux, l'est-il rééllement ou l'un des deux géants tire-t-il les ficelles ? A noter que John Haley, PDG de Towers Watson, prendra la tête du nouveau groupe, tandis que Dominic Casserley, patron de Willis Group, en sera président.
La réassurance dans le même mouvement
Autre opération d’envergure récente : l’acquisition de Catlin par XL pour 4,1 Md$. Ce rapprochement permet au nouvel ensemble XL Catlin de faire son entrée dans le top 15 (au 14e rang) des principaux réassureurs mondiaux publié par SNL Financial.
Du côté de chez Partner Re, un projet de fusion avec son homologue Axis Capital est entamé. Cette opération devrait permettre au réassureur bermudien de passer du 11e au 8e rang mondial, selon le même classement.
La course à la taille sur les marchés de l’assurance et de la réassurance est ouverte. Après cette vague printanière, l’été sera-t-il celui des fusions-acquisitions ?
