Impact modéré de la nouvelle version du modèle "RMS" sur les réassureurs

Publié le 1 octobre 2012 à 6h00    Mis à jour le 17 février 2016 à 12h00

Virgine Crepy

Virgine Crepy
directrice associée, services financiers de S&P

Dans notre édition annuelle des "Global Reinsurance Highlights - tendances du secteur de la réassurance mondiale", publiée début septembre, nous avons souligné que l'excédent de fonds propres au niveau global par rapport aux notes moyennes du secteur a été un facteur déterminant dans la résistance des réassureurs à une année 2011 exceptionnellement mouvementée. Cet excédent de fonds propres, avec des pratiques de gestion des risques que nous considérons comme généralement solides, ainsi que des portefeuilles de placements conservateurs, reste l'un des facteurs clés dans notre appréciation de la solidité financière dans le secteur.

Néanmoins, si la réassurance maintient un excédent de fonds propres global par rapport aux notes, celui-ci est nettement moins important qu'à fin 2010, en plus d'être distribué de façon non homogène entre les acteurs. En effet, on estime à 40 % la baisse de cet excédent au cours de l'année 2011, ce qui s'explique à la fois par une sinistralité catastrophes naturelles record et par une augmentation des charges de risque à l'actif (particulièrement la hausse des charges de risque de crédit), comme au passif (particulièrement la hausse des charges de provisionnement et d'exposition aux catastrophes naturelles). Pour notre part, nous nous focalisons sur l'impact de l'estimation de la charge de capital pour faire face à l'exposition à une sinistralité catastrophe. De son côté, l'agence Risk Management Services (RMS) a publié la version 11 de son modèle d'évaluation de ces risques. Une version qui a notamment augmenté la charge en capital liée à l'exposition de l'industrie aux ouragans aux Etats-Unis et aux tempêtes en Europe.

Néanmoins, nous pensons que, malgré cette augmentation, l'impact de la nouvelle version a été plus limité dans les faits que prévu. Tout d'abord, nous pensons que les utilisateurs de l'outil ont adapté les paramètres de modélisation afin de refléter la vision de leur propre risque, ainsi que leur expérience de sinistralité passée. Ensuite, de nombreux réassureurs avaient déjà pris en compte, dans l'utilisation de la version antérieure de RMS, des hypothèses équivalentes à sa nouvelle version, en augmentant certains facteurs de risques. Finalement, la majorité des réassureurs a choisi d'adopter une approche combinée de différents modèles d'évaluation pour estimer leur exposition à ces types de risques. Certains ont également choisi de ne pas utiliser du tout cette version 11, ou du moins que de manière partielle.

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