Interview de la semaine

« Il faudrait considérer les MSI comme des acteurs du direct »

Publié le 31 décembre 2015 à 8h00

thierry gouby

Nicolas Moreau, PDG d'Axa France

thierry gouby
journaliste

Au terme de l'exercice 2015, Nicolas Moreau fait le point sur l'activité de la compagnie qu'il dirige depuis cinq ans. Le PDG revient notamment sur les relations d'Axa France avec son réseau d'intermédiaires.

En santé, quelle est votre position vis-à-vis l’ANI ?

Nous passons beaucoup de temps à nous adapter aux nouvelles réglementations avec l’ANI et les contrats responsables et à les expliquer à nos clients. Même si le business se développe plutôt bien, nous voilà repartis pour combattre certains projets de décrets qui nous semblent fort peu adaptés économiquement et socialement. Quoiqu’il arrive, nous sommes présents auprès de nos réseaux de distribution avec des produits performants et une formation sur-mesure, et nous sommes là sur le long terme.

Certains vont perdre beaucoup d’argent dans cette affaire et il va falloir assainir les portefeuilles avant que le marché ne revienne à la normale. Au final, avoir imaginé un système dans lequel les couvertures santé des salariés sont nivelées par le bas et qui oblige les salariés à souscrire des surcomplémentaires pour disposer d’une couverture santé digne de ce nom me paraît être un gâchis.

Comment se développe le réseau A2P ?

Notre réseau d’agents spécialisés en assurance de personnes, le réseau Axa prévoyance & patrimoine, poursuit sa dynamique de croissance. Il compte aujourd’hui 1 000 experts qui ont réalisé en 2014 un chiffre d’affaires annuel total de 1 559 M€ (+5,3 % par rapport à 2013).

Ce réseau spécialisé se distingue par son expertise et sa dimension de conseil en protection sociale et en gestion patrimoniale auprès d’une clientèle de chefs d’entreprise, de professions libérales, et de cadres supérieurs. Sa méthode repose sur un audit personnalisé qui permet d’apporter des solutions adaptées aux besoins et aux attentes de cette clientèle. Le réseau Axa prévoyance & patrimoine est positionné sur un marché porteur.

Y a-t-il des frictions avec votre syndicat d’agents généraux actuellement ?

Si parfois nos échanges avec les représentants de nos syndicats sont animés, il n'en reste pas moins que nous partageons la même ambition, à savoir la satisfaction de nos clients. Les débats se situent alors davantage sur les plannings pour y parvenir plutôt que sur de réelles divergences de stratégie ou de fonds.

En risques d’entreprises, qu’en est-il de la branche construction, chahutée l’année dernière ?

Nous avons redressé cette branche. Nous n’augmenterons pas les tarifs cette année et nous allons même repartir en conquête. Nous étions passés très rapidement de 300 à 600 M€ de chiffre d'affaires construction et nous sommes revenus aujourd’hui à environ 500 M€. Nous sommes désormais confortables et à l’équilibre technique avec notre portefeuille.

Quid de vos activités directes ?

Direct assurance est en croissance de 8 %, assortie d'une profitabilité très satisfaisante. L’apport net devrait se situer aux alentours de 80 000 affaires nouvelles en 2015. C’est donc une entreprise qui se développe bien, mais il a fallu vingt ans pour en arriver là.

Historiquement, le direct s'est développé plus lentement en France que dans d'autres pays car son territoire est en réalité largement occupé par les mutuelles sans intermédiaires. Leur flux étant très direct, je pense qu’il faudrait considérer les MSI dans le direct en France pour avoir une vision réelle de ce marché.

Concernant nos flux sur axa.fr, ils sont stables par rapport à l’année dernière, mais il n’y a pas d’explosion. Face à nos concurrents que sont Crédit agricole ou Crédit mutuel, nous souhaiterions capter une part plus importante du flux. Toutefois, c’est une nouvelle source de clients que nous envoyons chez les agents et elle est porteuse de croissance.

(Retrouvez l’intégralité de l'entretien accordé par Nicolas Moreau à La Tribune de l’assurance dans le n°209 de janvier 2016.)

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