Le plande sauvegarde de l’emploi opéré par Gras Savoye est entré dans sa phaseopérationnelle. 180 licenciements sont programmés.
Les CE et CHSCT des sept sites de GrasSavoye ont tous rendu, fin octobre, un avis défavorable sur la réorganisationde Gras Savoye. Quels motifs ont été mis en avant ?
Comme dans tout projet de transformation de cette nature, ilest normal que nous ayons rencontré des résistances. Le changement s’inscrit àla fois dans un processus managérial et d’évolution des pratiquesprofessionnelles. Plus personne ne conteste aujourd’hui le sens de ce projet etla vision qui le sous-tend. Les comités d'hygiène, de sécurité et desconditions de travail (CHSCT) ont toutefois exprimé la nécessité d’offrir unsoutien aux équipes – formation, accompagnement individuel… – et la mise enplace d’un suivi du projet sur plusieurs mois.
Combien de postes sont finalement suppriméset quels sont les secteurs concernés dans l’entreprise ?
Enmars dernier, lorsque le projet de réorganisation a été présenté aux instancesreprésentatives du personnel, nous projetions la suppression de 291 postes surun effectif global de 3 800 salariés, dont 2 100 en France, lacréation de 57 postes et la fermeture du site d’Aix-les-Bains. Aujourd’hui,compte tenu du volume des départs naturels, de la mise en œuvre de départsvolontaires de substitution, le nombre de licenciements "contraints" devrait être inférieur à 180. En outre, la fermeturedu site d’Aix-les-Bains a été abandonnée. Les secteurs touchés par cette réorganisationsont principalement les plates-formes de gestion de Noisy-le-Grand et Ormes, ladirection des systèmes d’information et les services généraux
Vous êtes maintenant entré dans la phaseopérationnelle de déploiement du PSE. Quel en est le déroulement ?
Toutd’abord, je tiens à souligner que Gras Savoye a pris l’engagement de trouverune solution pour chacun des salariés concernés, avec l’appui d’un cabinetspécialisé dans l’accompagnement individuel. En octobre, nous avons ouvert undispositif de départs volontaires de substitution. Une trentaine de salariéséligibles qui avaient un projet personnel de formation ou d’emploi se sontmanifestés. Ces derniers vont bénéficier de l’ensemble du dispositif négociéavec nos partenaires sociaux. Cela permettra d’éviter autant de départscontraints. La phase de reclassement interne a démarré fin octobre et s’étalerajusqu’au 4 décembre. Par ailleurs, 75 postes sont ouverts aux reclassements enFrance (gestion, indemnisation, informatique, expertise métiers, managementd’encadrement) et à l’étranger (chargé de clientèle et de compte).
Qu’en est-il des propositionsindividuelles ?
Des propositions individuellesde reclassement ont été faites à chaque salarié concerné qui bénéficie d’undélai de réflexion d’un mois. Une cellule de mobilité interne a été constituéeà la DRH centrale avec des relais RH dans chaque entité. En cas de reclassementsur des postes de catégorie inférieure, le salaire de base est maintenu. Unepériode d’adaptation de deux mois est également prévue. Des invitations fortesà la mobilité géographique ont été négociées (frais de double résidence, dedéménagement, d’installation, agence de relocation, jours de congéssupplémentaires, prime incitative à la mobilité de plusieurs milliers d’euros).Sans compter qu’une aide est apportée au conjoint pour sa recherche d’emploi(assistance d’un cabinet spécialisé et bilan professionnel).
Prévoyez-vous d’autres mesuresd’accompagnement ?
Absolument,les salariés licenciés qui souhaitent créer leur entreprise bénéficient d’uneaide de 15 000 € et de l’assistance technique d’un consultant spécialisé dansl’ingénierie création/reprise d’entreprise. Le cabinet Oasys que nous avonssélectionné leur permet de construire leur projet, d’élaborer leur business plan et les accompagne pendanttoute cette phase délicate. Les salariés qui optent pour une reconversion àl’issue de leur bilan professionnel pourront entreprendre des formations deplus ou moins longue durée financées par l’entreprise (2 500 € sur 10 jours, 4 500 € sur 20 jours et 10 000 € pour plus de 300 heures). Gras Savoye a dédié àcet effet un budget global de 1 M€.
Quel est le timing pour lesreclassements externes ?
En décembre, nous entreronsdans la phase des reclassements externes pour ceux qui n’auront pas pu êtrereclassés en interne avec un accompagnement individuel spécifique. Pendant lapériode de reclassement, dont la durée varie de 9 mois à 17 mois, nousmaintenons le salaire à hauteur de 70 % alors que le salarié est dispenséd’activité. Un point info conseil a été créé sur chaque site avec l’aided’Oasys. Enfin, l’ensemble des salariés peut bénéficier d’un soutienpsychologique auprès de Care, un organisme spécialisé dans ce domaine.
Quand pensez-vous finaliser cetteréorganisation ?
Nousnous sommes fixés pour objectif la fin du 1er trimestre 2014. Nousserons alors en ordre de marche pour accroître notre efficacité commerciale,améliorer nos résultats et la qualité de nos services aux clients. De nouveauxchallenges se présentent à nous en 2014. Je ne doute pas que les collaborateursde Gras Savoye sauront les appréhender.