La montée en puissance du digital ouvre de nouvelles opportunités, parmi lesquelles le financement participatif. à l'heure où les banques hésitent à accorder du financement aux entreprises tout au long de leur phase d'amorçage, les plates-formes de crowdfunding ont décidé d'exploiter ce créneau en se positionnant comme de véritables acteurs financiers alternatifs. Leur mission : lever des fonds auprès du grand public en vue d'aider les jeunes pousses à démarrer. Au fil des années, cette niche a vu arriver de multiples intervenants. Au point de devenir un segment concurrentiel mais sans jamais lever les doutes et incertitudes légitimes des investisseurs. Comment y remédier ? Justement en tentant de sécuriser les investisseurs, répond Finsquare.

Contrat d'assurance gratuit

Parmi les intervenants de ce marché, la plate-forme a décidé de se doter de nouveaux moyens pour se développer rapidement. « L'analyse que nous avons conduite nous a permis de mettre en exergue les points faibles actuels du financement participatif : une timide mobilisation du nombre de prêteurs. Et pour cause, si beaucoup sont attirés par les taux de rémunération alléchants que nous proposons, en moyenne 8 %, ils s'exposent au risque de défaillance de l'emprunteur ; un risque qui n'était pas encore couvert jusque-là. Pour lever cette barrière, nous avons décidé de proposer gratuitement à nos emprunteurs et nos prêteurs un contrat d'assurance visant à sécuriser leur placement », explique Polexandre Joly, président de Finsquare.fr.

Contre les risques de défaillance d'entreprise, un tel contrat n'a pas été facile à mettre en place, quand bien même la plate-forme compte dans son tour de table un partenaire assureur. « Au terme de l'analyse de nos besoins et la recherche d'un partenaire sur le marché, nous avons eu du mal à trouver une entreprise à qui transférer notre risque. En nous adjoignant les compétences et la crédibilité du courtier Gras Savoye, notre demande a finalement pu aboutir », explique le président de Finsquare.fr. De l'aveu de ce dernier, « un seul assureur a accepté de porter notre risque, en l'occurrence Groupama Gan. Les autres acteurs que nous avons rencontrés se sont montrés très frileux ».

La couverture mise en place s'articule autour de deux garanties : le décès et la perte totale et irréversible d'autonomie du représentant légal de l'emprunteur couvert par Groupama Gan Vie ; et le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire de l'emprunteur, couvert par Gan Assurances. Pour Polexandre Joly, « l'environnement économique actuel est marqué par une augmentation des défaillances d'entreprises qui peut s'avérer pénalisante pour le secteur ; il était de notre devoir, en tant qu'acteur du crowdlending, d'être la première plate-forme française à mettre en place une assurance qui couvre le défaut de paiement de l'emprunteur. Prise en charge par un assureur de premier plan, elle nous permet de proposer un environnement sécurisant pour les particuliers souhaitant participer au financement de TPE et PME ».

Véritable argument de vente pour Finsquare.fr, cette prestation d'assurance devrait lever l'un des derniers verrous au développement du crowdfunding. Ce dernier bénéficie déjà depuis l'an dernier d'une réglementation plus favorable, adoptée par Fleur Pellerin, alors ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Économie numérique. Les investisseurs entendront-ils cet appel avant que la concurrence ne propose à son tour cette prestation ?