« Faire face à la crise de confiance des épargnants »

Publié le 1 mars 2012 à 8h00    Mis à jour le 22 janvier 2016 à 14h50

Romain Beausoleil

Romain Beausoleil

L’assurance vie, un sujet d’actualité sur lequel Olivier Farouz, directeur général d’Arca patrimoine, nous livre son analyse et sa stratégie pour l’année 2012.

En tant que distributeur spécialisé dans l’assurance vie, quel bilan dressez-vous de votre exercice 2011 ?

Nous avons sauvé les meubles! Plus sérieusement, notre chiffre d’affaires est quasiment stable à 17,8 M€ pour l’exercice 2010-2011, contre 18,2 M€ un an auparavant. Et ce, malgré un contexte économique caractérisé par une grande incertitude sur les marchés financiers. Une situation qui se traduit par une chute historique de la collecte des versements libres. Dans ces conditions, nous avons décidé de réorienter notre développement commercial sur des produits à versements réguliers. Il est indispensable de faire face à la crise de confiance des épargnants en leur proposant des solutions plus adaptées.

Les difficultés que traverse l’assurance vie s’expliquent-elles seulement par une crise de confiance ?

Oui, je le pense. Les Français sont réticents à épargner, car ils n’ont aucune visibilité sur les marchés, de plus en plus volatils. Dès lors, bon nombre de clients préfèrent consommer plutôt que d’épargner. D’autres font le choix d’aller sur des supports moins rémunérateurs, mais aux rendements certains, comme les livrets bancaires. Notre travail consiste par conséquent à lever les freins psychologiques qui subsistent dans l’esprit de nos clients. Aussi, il est important de souligner que le phénomène de décollecte s’explique en grande partie par une baisse considérable des cotisations, et non par une augmentation brutale des prestations.

Faut-il dans ces conditions repenser le business model de l’assurance vie ?

Ce n’est pas, selon moi, la solution. En dépit d’une situation de décollecte inédite, l’assurance vie demeure le placement préféré des Français avec un encours de 1 362 Md€, selon les derniers chiffres publiés par la FFSA. Pourquoi, dans ces conditions, vouloir repenser le modèle de l’assurance vie ? Les épargnants ont avant tout besoin de visibilité. Je suis convaincu que les souscriptions repartiront à la hausse une fois les marchés stabilisés. Je persiste donc à penser que les difficultés de l’assurance vie sont liées à des raisons conjoncturelles et non structurelles !

Les sages de la Cour des comptes posent néanmoins la question du maintien du régime fiscal de l’assurance vie…

Je ne souhaite pas m’appesantir sur ce rapport. Mon rôle n’étant pas de commenter ce type de question ou de faire de la politique. J’attire juste l’attention sur le fait que l’assurance vie est un vecteur extrêmement important dans le financement de l’économie. C’est également une entrée de liquidité non négligeable pour les pouvoirs publics. Dès lors, le fait que l’assurance vie bénéficie d’un cadre fiscal avantageux ne me paraît pas choquant. Bien au contraire.

Dans ce contexte difficile, comment voyez-vous l’année 2012 ?

Je reste confiant en l’avenir, même si notre activité pourrait à pâtir du phénomène de décollecte observé en fin d’année dernière. Le plus important étant de rester dynamique. Ainsi, j’envisage de recruter 50 nouveaux collaborateurs pour renforcer ma force de vente. La pire des choses serait d’attendre que la tempête passe. Nous ne sommes pas dans cette logique et nous le prouverons dans les mois à venir en proposant de nouveaux produits plus adaptés au contexte actuel. Le but étant d’équiper notre clientèle de solutions sécurisées non directement corrélées aux fluctuations des marchés financiers. Nous avons donc prévu, en 2012, de continuer notre recentrage sur des produits d’assurance « purs ». Dans cet esprit, nous misons beaucoup sur nos récentes solutions Madelin, Perp et, plus globalement, sur les contrats retraite pour compenser la baisse des versements libres.

Dépêches

Chargement en cours...

Dans la même rubrique

«Marsh France est en croissance de 10 % sur 2024»

Fabrice Domange, à la tête de Marsh France depuis 2016, revient sur une décennie de transformations...

Panorama 2025 des capacités grands risques

À l'occasion des 32 Rencontres de l'Amrae, qui se tiennent à Deauville du 5 au 7 février, retrouvez...

Anticiper l’inattendu, un impératif stratégique

Dans un monde où les crises s’intensifient et se diversifient – des cyberattaques aux catastrophes...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…