Le courtier grossiste entend bien profiterde la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés enproposant des produits répondant aux exigences des accords de branche.
Comment le groupe April se prépare-t-il àla généralisation de la complémentaire santé à tous salariés ?
FrançoiseLouberssac : Notre objectif est de proposer des offres simples ettransparentes aux entrepreneurs qui auront, à compter du 1er janvier2016, une nouvelle obligation : celle d’équiper tous leurs collaborateursd’une couverture santé. Or, aujourd’hui, nous considérons que le tauxd’équipement des TPE est de l’ordre de 50 %. L’ANI du 11 janvier 2013 constitueen ce sens une opportunité de développement importante pour April.
Comme pour de nombreux autres opérateurs…En quoi vous différenciez-vous ?
FrançoiseLouberssac : L’enjeu prioritaire dans le cadre de l’ANIconsistera à équiper les entreprises de bas de segment. Or, les TPE composéesde 1 à 49 salariés forment le terreau historique du groupe, qui justement aconstruit un réseau pour distribuer des solutions d’assurance santé/prévoyance auprèsde ces entreprises. J’ajouterai qu’outre la distribution des produits etl’animation d’un réseau indépendant de force de vente, notre savoir-faire enmatière de gestion représente un atout concurrentiel très fort. En d’autrestermes, nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de valeur. Et les résultatscommerciaux sont là puisque nous réalisons au global plus de 30 000 affairesnouvelles par an en santé et prévoyance (professionnelle et collective).
Ne craignez-vous pas toutefois de voirvotre portefeuille individuel se vider à court terme de sa substance ?
Roger Mainguy : Ilsemble évident que nous allons assister à un jeu de vases communicants. Maisnotre objectif n’est pas simplement de compenser les pertes sur le segment dela santé individuelle par la montée en charge des collectives. Nous restonsambitieux sur la santé individuelle – où nous couvrons à l’heure actuelle plus220 000 personnes – en ciblant des profils de clientèle non concernés parla loi sur la sécurisation de l’emploi. Je pense bien entendu aux seniors avecle lancement à venir d’une offre dédiée. Aussi, nous souhaitons continuer ànous développer auprès des TNS. Sur ce segment, nous disposons déjà de bonnespositions. Nous constatons d’ailleurs que seulement un tiers des TNS en portefeuilleproposent des couvertures santé à leurs salariés. Ce qui ouvre des perspectivesencourageantes pour le développement des collectives…
Quel est concrètement votre pland’action ?
FrançoiseLouberssac : Comme vous le savez, le retour à la libre concurrenceouvre de nouvelles possibilités. April entreprise prévoyance a choisi de saisirl’opportunité et de devenir l’acteur de référence sur les offresconventionnelles. Dans cet esprit, nous avons lancé récemment huit offresrépondant aux exigences des accords de branche dans des domaines à fortpotentiel : boucherie, coiffure, hôtels-cafés-restaurants, immobilier,pharmacie, transport de marchandises et de voyageurs, transport sanitaire etservices de l’automobile. Soit au total 320 000 entreprises et plus de 2,1 millions de salariés.
Quel est le contenu exact de cesoffres ?
FrançoiseLouberssac : April propose aux employeurs un choix de quatreniveaux de garanties allant du minimum conventionnel prévu par l’accord debranche à trois formules supérieures. Par conséquent, même si le chefd’entreprise se contente du socle de base, nous donnons la possibilité auxsalariés de souscrire des renforts en fonction de leurs besoins.
Acceptez-vous d’ouvrir de nouveaux codes àdes intermédiaires "novices" en collectives ?
FrançoiseLouberssac : La politique d’April n’a jamais été de rationnaliseret de limiter le nombre de code courtage. Dès lors, nous sommes prêts àaccompagner un courtier souhaitant se lancer sur le marché des collectives.D’ailleurs, nous accompagnons le lancement de ces offres conventionnelles d’undispositif d’outils d’aide à la vente à destination des intermédiaires afin defaciliter la commercialisation des produits auprès des chefs d’entreprise.Aussi, nous avons simplifié au maximum l’acte de souscription. Par exemple, letarif est unique quel que soit l’effectif de l’entreprise à couvrir et l’âgemoyen des salariés.
Où en êtes-vous en assuranceemprunteur ?
Roger Mainguy : Nousavons enregistré l’année dernière une croissance de l’ordre de 30% avec30 000 affaires nouvelles en portefeuille. Cette croissance nous permetaujourd’hui de détenir 15 à 20 % de parts de marché. Notre volonté est demultiplier par deux la production d’ici à trois ans.
Misez-vous sur les effets de la loi Hamon ?
Roger Mainguy : Pasuniquement. Il est évident que la possibilité de résilier son assurance 12 moisaprès la signature de l’offre de prêt va grandement contribuer à libéraliser lemarché de l’assurance emprunteur détenu en grande partie par les groupesbancaires. En tant qu’opérateur dit "alternatif", nous espérons quele taux de déliaison augmente de manière significative. Ce qui n’avait pasforcément été le cas suite à l’entrée en vigueur de la loi Lagarde.
Que préparez-vous pour contrecarrer laposition dominante des banques ?
Roger Mainguy : Nous nouspréparons à lancer de nouvelles formalités de souscription. L’idée étant deproposer un tarif très rapidement à un emprunteur et fluidifier au maximum leprocess d’acceptation et de souscription. De plus, April sera d’ici la fin del’année en mesure de proposer une souscription totalement dématérialisée. Maisil est encore trop tôt pour vous en dire plus…