Alorsque le courtier spécialisé en transport est sorti du capital de Gras Savoye endébut d’année, son PDG nous livre sa feuille de route pour les mois et lesannées à venir.
Pourquoi avoir souhaité quitter le groupeGras Savoye ?
C’estl’aboutissement d’un parcours. Nous étions dans le giron de Gras Savoye depuisprès de vingt ans. Nous avons vécu un partenariat très constructif. Mais monsens entrepreneurial m’a incité à reprendre le capital pour retrouver uneindépendance totale. En tant que courtier de niche, il était selon moiimportant de capitaliser sur notre spécialité, l’assurance transport. Or, ilest plus facile de le faire en tant qu’indépendant de façon autonome que diluédans un grand groupe, davantage confronté au changement de gouvernance et destratégie. Nous redevenons aujourd’hui totalement maîtres de notre stratégie.
Mais vous perdez les avantages apportés parun grand courtier comme l’accès aux grands comptes ou encore la puissance d’unréseau international…
Je nepartage pas votre avis. Je vous rappelle que notre expérience nous a permis depénétrer tous les segments de clientèle, y compris les grands comptes. Lorsquenous avons perdu ces clients, c’était généralement dans le cadre d’appelsd’offres globaux. Je ne suis donc pas inquiet concernant l’accès à ce type de clientèle. Concernant le réseau international, je pense justement que lefait de retrouver une totale indépendance nous permettra d’optimiser notreprésence hors de France.
C'est-à-dire ? Quels pays sont dansvotre viseur ?
Notrepriorité est de relancer notre accréditation au Lloyd’s en installant un bureaude représentation à Londres. Nous sommes aujourd’hui le seul courtier maritimefrançais à proposer un accès direct au marché londonien. Mais du fait de laprésence de Willis dans le capital de Gras Savoye – notre ancien partenaire –,nous avions volontairement freiné ce volet de notre activité. Avec une présencephysique renforcée à la City, nous gagnerons immédiatement en réactivité.Parallèlement, nous allons renforcer notre activité en Afrique où nous avonsdéjà beaucoup de clients notamment dans le domaine du trading. Notre volontéest de traiter à court terme en direct avec les compagnies d’assuranceafricaines et avec les clients. Enfin, nous allons consolider notre activité àGenève. Une place où nous disposons déjà de plusieurs clients, essentiellementdans le domaine du cargo.
Fort de ces orientations, sur quelleprogression de votre activité misez-vous à court terme ?
Noussouhaitons passer d’un chiffre d’affaires de 10 M€ à 20 M€ d’ici à cinq ans. Cedoublement de l’activité s’accompagnera de recrutements de nouveaux talents.
Que vous inspirent la disparition duguichet Groupama transport et la reprise des activités par Helvetia ?
Il est toujours regrettable de voir un nom françaisdisparaître. D’autant plus que nous avions toujours apprécié la qualité deproduits et des équipes de Groupama transport. Mais dans le cadre de nosactivités en Suisse, nous avons su créer une relation de confiance avecHelvetia qui nous a déjà envoyé des signaux positifs concernant l’intégrationdes équipes de Groupama transport. Nous sommes donc confiants en l’avenir surce sujet.