En 2015, à l’occasion du premier PrévenTour, un camion aux couleurs d’Euro-Assurance a fait étape dans vingt villes françaises afin de sensibiliser les conducteurs aux dangers de la route.
Journaliste
« La conduite est une vigilance de chaque instant. » C’est selon Dimitri Proust, chef de projet au sein d’Euro-Assurance, le message qu’a souhaité faire passer le pure player du groupe Assu 2000 à travers la première édition de son PrévenTour. Lancé en mars dernier sur les routes de France, un camion aux couleurs du 3e acteur français du marché du courtage en ligne est ainsi parti à la rencontre des usagers de la route. À travers plusieurs animations, Fabien Serot, régisseur de l’événement, a sensibilisé 10 000 conducteurs à l’insécurité routière dans le but de faire évoluer les comportements. Au mois de mai, c’est à deux pas de la tour Eiffel, sur le campus de l’école d’ingénieurs ECE Paris, que le camion prenait place. Les étudiants ont profité d’une pause entre deux cours pour venir découvrir les animations. « Le campus Eiffel compte 2 500 étudiants. Au sein du bureau des étudiants (BDE), nous organisons des soirées et nous savons que beaucoup de jeunes prennent le volant alcoolisés. Cette journée de prévention permet de leur faire prendre conscience des risques qu’ils encourent. C’est une façon sympa et ludique de les sensibiliser ! », explique Hugo Ramarijaona, président du BDE de l’ECE Paris. Seuls ceux ayant une pratique de la conduite sont invités à prendre le volant du simulateur et à tester des scénarios en ville, en campagne ou sur circuit pour un freinage d’urgence. « Ces mises en situation proches du réel confrontent le conducteur aux comportements à risques, comme le non-respect des distances de sécurité, le manque d’anticipation ou encore la conduite sous l’emprise de l’alcool. De plus, le camion a l’avantage d’offrir un espace convivial, avec un bar sans alcool, qui incite les conducteurs à échanger sur leur expérience avec notre équipe pédagogique », ajoute Dimitri Proust.
Un jouet grandeur nature
Un étudiant prend place à bord du simulateur. Comme dans un véhicule, il commence par s’installer : réglage du siège, ceinture de sécurité, démarrage avec la clé de contact. Après quelques minutes de prise en main, il entame une conduite en ville sous une pluie légère. Alors qu’il roule à 30 km/h derrière une fourgonnette blanche, une jeune femme promenant son bébé dans une poussette traverse sans prévenir. Un bus garé sur le côté droit a empêché le conducteur de voir plus tôt le piéton, mais sa concentration et son allure modérée lui ont permis de réagir vite et d’éviter l’accident. En revanche, celui qui le suivait, téléphone à l’oreille, a manqué de vigilance et a percuté son pare-chocs arrière. « Le temps de réaction moyen est d’une seconde, et vous avez mis 0,86 seconde avant d’agir sur le frein, le félicite Fabien Serot. Vous avez parcouru 7 m avant de réagir, puis 5 m le temps de freiner, soit un total de 12 m pour arrêter le véhicule. Vous avez parcouru une distance plus importante le temps de réagir qu’à freiner, ce qui explique pourquoi la vitesse en ville, près des écoles notamment, est limitée à 30 km/h. Il y a une distance irréductible, le temps que l’information monte au cerveau et que vous réagissiez. »
Le logiciel de simulation permet ensuite de voir à quelle distance le véhicule se serait arrêté avec 0,2 g d’alcool par litre de sang, 0,5 g/l puis 2 g/l… « L’effet de l’alcool se fait sentir dès le premier verre même si le conducteur ne dépasse pas le taux autorisé », relève-t-il.
Agir sur les mentalités
Une autre animation consiste à enfiler une paire de lunettes d’ébriété, qui imite les effets de l’alcool, et à parcourir un slalom de plots. « Le message auprès des usagers de la route passe mieux qu’à travers un simple discours moralisateur, estime Dimitri Proust. Nous faisons de la prévention depuis trois ans. Auparavant, nous ciblions essentiellement les jeunes conducteurs mais nous nous sommes rendu compte que tous les publics étaient intéressés, et évidemment concernés. En 2015, nous avons donc étendu notre cible et notre présence sur tout le territoire avec 20 étapes. »
Euro-Assurance souhaite ainsi contribuer à la lutte contre l'insécurité routière et participer à l’effort collectif visant à passer sous la barre symbolique des 2 000 tués sur les routes à l’horizon 2020. Le courtier en ligne s’est ainsi engagé à reverser un euro par kilomètre parcouru lors du PrévenTour à l’association Prévention routière.
3 164 personnes ont encore perdu la vie sur les routes françaises entre janvier et fin novembre 2015, selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), soit 66 de plus que sur la même période en 2014. Dans 29 % des accidents routiers, le conducteur est sous l’emprise de l’alcool, et dans 21 % des cas, des traces de stupéfiants sont retrouvées.
« Le but est d’agir sur les mentalités, d’éveiller les consciences, et bien sûr l’objectif global de tous les acteurs de l’assurance est de réduire la sinistralité, concède Dimitri Proust. Cela nous permet également de donner un visage humain à Euro-Assurance qui n’est pas qu’un simple site web. » Sur le PrévenTour, aucune démarche commerciale pour souscrire à un produit d’assurance. « Nous estimons que pour être efficace, il faut éviter le mélange des genres et rester uniquement sur le thème de la prévention », insiste le chef du projet. Ce jour-là, les étudiants sont repartis avec des goodies : un éthylotest, obligatoire dans chaque véhicule, et une réglette permettant d’estimer son degré d’alcoolémie en fonction de son sexe, son poids et sa consommation.
Ils ont surtout gardé en tête les bons conseils de Fabien Serot, qui constate une amélioration de la vigilance des jeunes depuis quelques années. En espérant que ces conducteurs avertis apprendront la prudence aux générations futures.