Olivier Techec, président de Mutuelle Entrain
journaliste
Si les cheminots bénéficient encore d’un régime spécial de protection sociale complémentaire, Mutuelle Entrain se prépare à un éventuel changement de ce dernier en se réorganisant et en développant une nouvelle offre. Rencontre avec son président Olivier Techec.
Comment Mutuelle Entrain s’est-elle préparée à l’entrée en vigueur de l’ANI ?
Mutuelle Entrain est le résultat d’une fusion de plusieurs mutuelles régionales calquées sur les régions de la SNCF. La création d’une mutuelle nationale a été décidée dès 2006 et officialisée en 2009 dans le but de nous préparer à la généralisation de la complémentaire santé collective obligatoire, et de devenir l’interlocuteur privilégié de la SNCF. Sur les 22 mutuelles régionales existantes, deux-tiers ont décidé de nous rejoindre, puis Nice et Strasbourg l’an dernier, et dernièrement la Mutuelle des cheminots de Champagne-Ardenne (MCCA) et la Mutuelle des transports Rhône-Alpes (MTRA). Aujourd’hui, nous sommes organisés en 18 sections avec 28 points d’accueil en région. Nous comptons 125 salariés.
Qu’en est-il de la couverture santé des cheminots aujourd’hui ?
Les cheminots bénéficient encore d’un régime spécial, comprenant notamment la gratuité des soins dans un réseau de médecins définis par la SNCF. Jean-Marc Ambrosini, directeur général délégué cohésion et ressources humaines, a annoncé l’engagement de discussions sur le régime social complémentaire des cheminots au cours du premier semestre sans préciser toutefois si les débats porteront sur la santé, la prévoyance ou les retraites.
Au-delà de votre organisation, avez-vous revu votre offre pour répondre aux enjeux à venir ?
Depuis dix-huit mois, nous avons adapté notre organisation et revu notre offre pour être prêts pour le nouvel agenda social du groupe SNCF et de la branche transport. Depuis le 1er janvier, nos 93 000 adhérents bénéficient de nouveaux services, notamment grâce au partenariat conclu avec Santéclair. Ce réseau permet l’accès à 7 500 professionnels de santé, à des couvertures étendues et des tarifs privilégiés inférieurs de 20 à 50 % selon les spécialités. Nous avons également confié la délégation de la gestion du tiers payant à un autre réseau spécialisé, Almerys.
La refonte de votre offre a-t-elle séduit de nouveaux adhérents ?
Fin 2015, nous avons remporté la couverture en complémentaire santé des 28 comités d’entreprise et du comité central d’entreprise de la SNCF, soit environ 1 500 personnes. Nous couvrons les associations cheminotes Santé de la famille et l’Orphelinat national des chemins de fer de France (ONCF). En février dernier, nous avons également été choisis comme opérateur pour la complémentaire santé collective des salariés non-cadres de Ouibus, la filiale de la SNCF lancée après la libéralisation du secteur des services de transport par autocar.
(A lire également l'article Mutuelle MGC : aux petits soins des cheminots.)