Voilà un comparateur singulier à plus d'un titre. La plate-forme Comparetraite.fr, portée par Charles Vaquier, ancien directeur général de l'Union mutualiste retraite (UMR), veut relever le défi de proposer aux consommateurs un panel d'offres pour le moins difficile à distribuer. Car, on le sait, les produits adossés à une rente viagère ont connu des déboires récemment. De plus, le site est pour l'instant limité à la comparaison de contrats en euros, les UC viendront le compléter au deuxième trimestre 2014.

En attendant, cet espace de comparaison hébergé par un prestataire externe a choisi de se positionner sur un marché potentiel de 3,4 Md€ de cotisations annuelles et 27 Md€ de sommes épargnées. Mieux, ce segment croît à un rythme régulier. Ce qui devrait garantir au nouvel entrant une expansion progressive. Comment y parvenir ?

Quatre mutuelles partenaires

Comparetraite a misé sur un parterre de partenaires triés sur le volet. Ces derniers sont sélectionnés au terme de l'analyse d'informations recueillies à partir d'une grille d'une « cinquantaine de questions intrusives. Quelle table de mortalité est utilisée par l'assureur ? A-t-il un ALM dédié et ce dernier est-il déterministe ou stochastique ? Bref, autant de points qui apportent une connaissance technique de l'assureur », explique Charles Vaquier. Sur les quatorze assureurs potentiels contactés, seules quatre mutuelles ont pu donner satisfaction aux exigences de Comparetraite : Carac, Corem, Medicis et, depuis peu, GMF vie. « Cette liste devrait s'enrichir bientôt de nouveaux partenaires acceptant de jouer le jeu de la comparaison en matière de contrats de retraite supplémentaire individuelle. En fait, très rapidement, nous pensons proposer un panel de sept assureurs », annonce Charles Vaquier.

Comme un courtier

Le comparateur met en concurrence les offres analysées par un moteur de calcul développé par l'UMR. Les contrats retenus sont envoyés aux assureurs, moyennant une commission de 40 € par prospect qualifié. Dans une logique de transparence et de respect des données à caractère personnel des assurés potentiels, Comparetraite a décidé de ne conserver aucune information dans sa base. Tout est transféré aux assureurs concernés. De ce point de vue, la plate-forme se positionne en véritable courtier dont le rôle est de mettre en relation l'assureur et le client. « Clairement, nous n'entendons pas revendre les fichiers de nos prospects comme peuvent le faire d'autres comparateurs. Notre modèle économique est centré sur la vente de leads », explique Jérémie Duhamel, avocat au barreau de Paris et associé chez Comparetraite (lire aussi notre enquête page 6). Un modèle qui, à en croire les managers de ce comparateur, permet de diviser par deux, voire trois, les charges de recrutement de nouveaux clients en matière de produits de retraite complémentaire. « Ce coût s'avère très intéressant car, en matière de rente viagère, l'assuré s'engage sur le long terme. Cela laisse l'occasion à l'assureur de jouer la carte des ventes croisées durant la durée de vie du contrat. »

Outre ce positionnement atypique, ce nouveau comparateur entend bien attirer un plus grand nombre d'assureurs et de bancassureurs (notamment en élargissant aux UC la gamme de produits sélectionnés). Ces derniers, tout comme les courtiers, étant de plus en plus intéressés par ces nouvelles offres, au même titre que les CGPI.