Entretiens avec

Publié le 3 novembre 2011 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h43

Le fonctionnel...

Hubert Rodarie, DG de SMABTP

« Des vignes considérées, gérées et valorisées comme des immeubles de rapport »

Considérez-vous vos vignobles comme des actifs comme un autre ?

Nous investissons à très long terme dans une activité à coûts fixes, susceptible de dégager des revenus récurrents. Nous gérons, valorisons et considérons nos vignobles comme des actifs comme les autres : nous investissons régulièrement en replantant des vignes, en perfectionnant nos techniques de vinification pour augmenter la qualité et satisfaire nos clients. Ce qui nous pousse aujourd'hui vers des techniques viticoles et vinicoles de plus en plus pointues.

Voyez-vous dans la crise une opportunité d'acquisitions en France ou ailleurs ?

Sur notre créneau, les prix actuels sont très élevés au vu des perspectives de valorisation, du prix des bouteilles et des revenus, notamment des Français. Si des terres mitoyennes de nos domaines sont à vendre, nous sommes toujours prêts à répondre à des propositions raisonnables. Pour des domaines nouveaux dans des appellations différentes, nous souhaitons acheter à un prix avec une marge de sécurité pour faire face aux aléas et nous créer une courbe d'apprentissage. Nous maîtrisons actuellement les logiques du Bordelais : investir ailleurs supposerait de composer des équipes là ou nous ne connaissons personne ; c'est particulièrement vrai dans les vignobles d'Amérique latine qui impliquerait de fréquents et longs déplacements.

Vous avez ouvert une cave en ligne. Quelles sont vos ambitions dans ce domaine et dans le négoce ?

Le commerce électronique sert simplement à faire profiter nos adhérents de nos crus et à faciliter l'accès de nos vins aux amateurs. Le négoce à Bordeaux est un élément essentiel de l'économie du vin auquel des institutionnels comme nous sommes bien adaptés.

... et l'opérationnel

Christian Seely, DG Axa millésimes

« Les choix d'Axa ont été impeccables »

Pourquoi Axa a-t-il investi dans des vignobles ?

Cette politique a été initiée avant moi. Axa a investi dans des propriétés prestigieuses mais avec une histoire récente un peu moins glorieuse, dans des vignobles avec un fort potentiel de valorisation foncier et qualitatif. Mes prédécesseurs ont fait un travail impeccable en réussissant des acquisitions à des prix relativement bas, mais promettant de belles plus-values.

Qu'est ce qui fait un grand vin ?

On regarde d'abord la qualité du terroir, car c'est le cœur de la stratégie. S'il est médiocre, même avec des investissements considérables, on ne pourra pas grand-chose pour améliorer son vin. Il y a aussi les hommes et les femmes qui l'exploitent. Tous sont des passionnés, et s'y dévouent à plus de 100 %. Il ne faut pas négliger la distribution : il faut recruter les bonnes personnes, se doter de circuits de vente de qualité et équilibrés. Si nous fournissons une demande qui explose en Asie, nous n'oublions pas d'autres pays comme les Etats-Unis où les ventes restent fortes.

Existe-t-il une identité propre aux vins d'Axa ?

Nous ne cherchons pas à faire les vins d'un groupe. Nous respectons l'identité, la personnalité du terroir. Nous mutualisons très peu de moyens, chaque propriété est gérée de manière autonome. Je suis là pour fédérer l'ensemble. J'ai le privilège de gérer des propriétés magnifiques. C'est une responsabilité énorme.

Propos recueillis par V.B.

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