Diversification vs consolidation

Publié le 4 juin 2013 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h40

Stéphane Tufféry

Malgré des profils similaires, Maif et Macif affichent des stratégies très différentes pour les années à venir.

Macif et Maif figurent toutes deux parmi les principaux acteurs de l'assurance dommages des particuliers. Leur portefeuille respectif, avec 9,8 et 6,5 millions de contrats auto et habitation, les classe dans le peloton de tête du marché. Les deux groupes sont d'ailleurs largement dépendants d'une activité non-vie, qui pèse 66 % des revenus 2012 chez Macif et 83 % chez Maif. Côté résultats techniques, les ratios combinés s'affichent dans le rouge sur 2012 pour les deux mutuelles : 100,7 % à la Maif et 104,3 % à la Macif. Même les hausses tarifaires passées l'an dernier sont relativement proches : en auto, + 2,9 % pour Maif et + 3,3 % pour Macif ; contre + 5,5 % et + 5,1 % en MRH, selon l'étude menée par Dafsa sur l'évolution annuelle des tarifs dommages. En 2013, les deux MSI ont toutes deux passé des hausses tarifaires auto de 2 %.

Partenariats, nouveaux contrats...

Mais en dépit de ces profils similaires, les deux MSI membres de Sferen opèrent des choix stratégiques complètement différents pour l'exercice en cours et même un peu au-delà. Ainsi, la Macif met actuellement le paquet sur son nouveau métier de banquier. Le groupe mutualiste, désormais emmené par Jean-Marc Raby, joue clairement depuis le début de l'année la carte de la diversification de ses activités, celle des partenariats, de la croissance externe et celle de la multiplication des nouveaux produits. L'offre santé individuelle commercialisée depuis janvier 2013 « a permis de réaliser 10 000 contrats en l'espace de deux mois », selon le directeur général. Et de nouveaux services dans le domaine de la banque doivent suivre dans les prochaines semaines.

Concernant les partenariats, la toute récente lettre d'intention signée avec Matmut pour tenter d'équiper les TPE/PME illustre bien les velléités de la mutuelle de diversifier ses sources de revenus. Quant à la croissance externe, « elle figure parmi les priorités du groupe en santé prévoyance », affirmait le DG lors de l'annonce des résultats 2012.

Pouvoir d'achat, corps enseignant...

Du côté de la Maif, « la stratégie 2013-2014 est axée sur le maintien du pouvoir d'achat des Français », expliquait le président Roger Bellot lors de la présentation du bilan 2012. Par conséquent, et en dépit du partenariat avec Matmut en assurance vie - annoncé il y a plusieurs mois, mais qui semble aujourd'hui se compliquer pour des raisons informatiques -, la Maif fait le forcing sur son cœur de métier de l'assurance dommages. D'où l'engagement, très en amont de l'échéance, de maintenir ses tarifs auto en 2014.

Le groupe entend aussi pour 2013 équiper en dommages les nouveaux venus du corps enseignant, cible de prédilection du groupe depuis sa naissance en 1934.

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