Cédric Charpentier, directeur général de Diot-Siaci

« Diot-Siaci porte ses efforts en France en régions et à l’international sur ses spécialités »

Publié le 1 juin 2023 à 9h00

Louis Johen    Temps de lecture 5 minutes

Alors que 2022 a consacré Diot-Siaci à la première place de la quarantième édition du top 100 des courtiers de La Tribune de l’assurance, Cédric Charpentier revient sur les principaux éléments qui ont porté la croissance du courtier l’an passé et donne ses clés du développement futur.

Comment Diot-Siaci a-t-il évolué dans un contexte 2022 notamment marqué par l’intensité de la sinistralité Cat Nat et l’inflation ?

L’exercice 2022 a été une année de croissance dynamique pour Diot-Siaci avec un chiffre d’affaires en hausse de 9 % à près de 800 M€, malgré un contexte économique et géopolitique chahuté. Plusieurs facteurs se sont conjugués : la guerre en Ukraine, la montée de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt ainsi que l’augmentation du nombre et du coût des Cat Nat. Ces dernières ont engendré un renchérissement considérable – et tardif – des coûts de réassurance, ce qui a pesé sur les négociations de fin d’année. Cette situation complexe a néanmoins permis à nos équipes de prouver leur résilience et leur valeur ajoutée auprès de nos clients historiques mais aussi leur capacité d’accompagnement auprès de prospects à la recherche de technicité et de capacité de négociation.

La business unit IARD a ainsi généré une croissance de 11 %, avec un chiffre d’affaires global brut de 328 M€. Les négociations ont encore été tendues dans plusieurs business lines, notamment du fait des baisses de capacité et des tarifs – parfois excessifs – souhaités par les assureurs. Le transport, en particulier, a été porté par des besoins forts de conseils de la part de nos clients, notamment sur les expositions en Europe de l’Est. Notre portefeuille assurance-crédit a progressé de 15 % dans un environnement marqué par une situation financière fragilisée pour de nombreuses entreprises post-Covid.

Le marché des grands risques voit les capacités se rétracter et les prix se tendre, comment Diot-Siaci accompagne-t-il ses clients ?

En IARD, où nous avons de fortes positions, l’exercice a été très dense et les équipes très sollicitées pour tempérer les demandes des assureurs. Notre valeur ajoutée a consisté à trouver un juste équilibre entre les tarifications, les capacités offertes et les garanties au bénéfice de nos clients. L’autre facette de notre soutien, dans un contexte de raréfaction de l’offre de capacités, réside dans notre agilité à aller chercher des solutions à l’international sur différents marchés.

En ce qui concerne nos activités de couverture santé à l’international, la problématique est différente. Notre suivi des expatriés sur les différents marchés dans une période où la Covid-19 a bouleversé la notion même d’expatriation nous a permis de renforcer nos solutions digitales, d’adapter nos produits à des nouveaux modes de mobilité et aussi de valoriser notre gestion de sinistres grâce à l’optimisation de notre réseau de centres de soins partenaires à travers le monde.

Un autre exemple est celui de la gestion de captives où nous sommes désormais le leader européen dans ce domaine. Nous avons ainsi accompagné la moitié des créations de captives par les entreprises européennes au cours des trois dernières années. En santé-prévoyance en France, nous sommes leader en collectives et notre branche conseil est en plein développement ! Elle accompagne les DRH aussi bien en matière de BSI, de prévention/réduction de l’absentéisme, de rétention des talents… que de solutions à l’international.

Après +9 % l’an dernier, comment se déroule l’exercice 2023 et quelles sont vos perspectives ?

Vous savez qu’une grande partie de notre portefeuille est renouvelée au 1er janvier. Nous pouvons donc déjà confirmer la tendance positive de l’exercice 2023. Nous pensons que nous serons sur une dynamique aussi bonne qu’en 2022, même si des incertitudes sur l’état de l’économie mondiale restent d’actualité. Je rappelle que notre chiffre d’affaires brut réalisé hors France en 2022 a progressé de 14 % et a représenté plus d’un tiers de l’activité totale du groupe. Nous allons continuer d’investir en 2023 sur l’international aussi bien en assurances de personnes qu’en dommages aux biens et responsabilité. Et ce principalement dans nos quatre zones de prédilection : Europe, Asie, Afrique et Moyen-Orient. Par ailleurs, nous avons une spécificité avec MSH, notre filiale dédiée à la couverture des personnes en mobilité internationale, qui continue de contribuer très positivement à la dynamique globale du groupe dans le monde entier et qui devrait encore afficher une forte croissance en 2023, après avoir atteint 120 M€ de revenus l’an dernier.

Quels sont les axes prioritaires du groupe, notamment en termes de croissance externe ?

Nous avons bénéficié en 2022 d’une croissance exclusivement organique, sur tous nos métiers. À titre d’illustration, notre activité sur le segment des PME et ETI régionales se développe fortement, combinant nos savoir-faire métiers et notre maillage régional. Nous restons néanmoins attentifs aux opportunités de croissance externe dès lors qu’elles remplissent nos conditions de retour sur investissement et s’inscrivent dans la stratégie que nous poursuivons. Nos efforts se portent sur un renforcement de nos bases en France en régions mais aussi à l’international, principalement sur nos spécialités, par exemple en assurance-crédit en Europe. Un autre axe stratégique est notre développement dans les métiers de l’assurance de personnes et par exemple le conseil RH ou encore le déploiement de nos ressources sur les risques de particuliers à l’international. Enfin, nous structurons des filières d’excellence comme le nucléaire, la défense et l’énergie de façon transverse dans le groupe pour offrir aux entreprises européennes des solutions de pointe de leur domaine, répondant également à leur problématique de souveraineté.

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