FinTech

Des robots pour gérer vos finances

Publié le 1 octobre 2015 à 6h00    Mis à jour le 7 décembre 2015 à 18h40

Laurence Delain

Très en vogue, les jeunes pousses internet misent sur les nouvelles technologies pour offrir des services financiers optimisés à moindre coût et mettent le cap sur l'assurance vie.

Laurence Delain
journaliste

Se targuant d'être « la première société de gestion 100 % en ligne à avoir reçu son agrément de l'AMF », la société Yomoni, apparue fin août sur le marché, se donne pour mission de « simplifier l'épargne », en offrant dès 1 000 €, tous les avantages d'une gestion sous mandat haut de gamme. « Nous ciblons les patrimoines financiers compris entre 0 et 100 000 € », précise Mourtaza Asad-Syed, président et cofondateur de Yomoni. Son arme commerciale ? Un contrat multisupport, assuré par Suravenir (groupe Crédit mutuel Arkéa), vendu en ligne moyennant zéro frais d'entrée, 1,6 % de frais de gestion (dont 0,7 % de mandat) et composé exclusivement d'ETF (exchange traded funds, également connus sous le nom de trackers) sélectionnés et arbitrés par les équipes de Yomoni. « Le compte titres en ligne devrait suivre prochainement », annonce Mourtaza Asad-Syed.

La robotisation du service financier

Fort de cette offre inédite, Yomoni rejoint le club encore confidentiel des FinTech françaises qui, à l'instar d'Advize, FundShop ou encore Marie Quantier, ont fait le choix d'exploiter la voie des « robo-advisors » (robot conseillers) pour systématiser et optimiser le suivi financier des internautes qui acceptent de leurs confier leur épargne. Dans ce but, ces sociétés se servent d'algorithmes complexes, souvent inspirés des travaux des trois prix Nobel d'économie Markowitz, Miller et Sharpe. Certes, l'utilisation de ces process n'est pas nouvelle. « Cela fait plus de dix ans que nous travaillons avec un Asset Allocator qui permet à nos clients de corréler leur choix d'assurance vie à leurs projets d'épargne », témoigne François Leneveu, cofondateur du courtier en ligne Altaprofits.com. Ce qui change la donne, c'est que les FinTech fondent leur stratégie de développement sur cette robotisation du service financier. « Cela nous permet d'enrichir la chaîne de valeur existante en matière de distribution », explique Leonard de Tilly, cofondateur de FundShop qui, moyennant un abonnement mensuel de 9 €, optimise l'allocation financière de contrats déjà ouverts (chez Boursorama, ING Direct, Assurancevie.com, BNP Paribas, Crédit agricole, etc..).

« Grâce aux algorithmes, nous produisons des profilings dignes de ce nom et orientons notre client vers une solution en adéquation avec son aversion au risque, ses objectifs et son horizon de placement », renchérit Nicolas Marchandise, président d'Advize. Travaillant depuis trois ans en partenariat avec Generali et Morningstar, ce courtier en ligne a reçu en mai dernier le label du pôle de compétitivité Finance innovation. « Je suis convaincu que ces nouveaux entrants au business model innovant peuvent faire bouger les lignes et creuser le sillon d'une offre d'assurance vie interactive et efficace à coût réduit », affirme Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir. Un point de vue partagé par d'autres, comme en témoignent les 100 M€ récemment injectés par Axa dans l'incubateur Kamet dédié aux FinTech.

L'intérêt des « robo-advisors »

Pour Benoît Grisoni, directeur de Boursorama Banque, le concept de conseil systématisé et optimisé faisant la part belle à des solutions de gestion indicielle n'est pas sans attrait. « Mais n'oublions pas que dans certaines conjonctures complexes, rien ne vaut le passage à l'acte. Dans ce cas, mieux vaut avoir confié les clés de son contrat à un gérant aguerri dont le métier est justement d'arbitrer au mieux, au bon moment. »

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