Facteur clé du bon positionnement tarifaire de l'assureur, l'optimisation de la gestion des sinistres de masse est un atout du marché français. Les assureurs de la place ont en effet un avantage par rapport à leurs homologues européens, grâce au jeu des conventions IDA et Cidre qu'ils ont établies ensemble (accord sur des montants de dommages en dessous desquels ils abandonnent les recours, indemnisation accélérée de l'assuré avant même de chercher une responsabilité, etc.). « L'univers conventionnel a beaucoup contribué à l'efficacité et à l'optimisation de la gestion des sinistres », rappelle Yann Arnaud, chez Towers Watson. Et si l'e-constat ou la mise en place d'une nouvelle convention immeuble sont aujourd'hui l'objet de toutes les attentions des fédérations professionnelles, c'est bien la preuve de cet avantage compétitif que confèrent aux assureurs les conventions de règlement des sinistres. « En deçà d'un certain montant, typiquement le petit dégât des eaux en MRH, la convention Cidre permet à l'assureur d'investir le strict minimum dans la gestion du sinistre de fréquence tout en accélérant de manière spectaculaire le délai de traitement. Même si ces conventions sont désormais anciennes, elles confèrent toujours une longueur d'avance au marché français », résume Yann Arnaud.

Le jeu conventionnel se veut ainsi gagnant-gagnant : à la fois source d'économies de frais généraux pour les assureurs et d'amélioration du service rendu à l'assuré sinistré. « Les conventions ont simplifié la vie des assurés comme des assureurs », confirme Jacques Pascal, directeur de l'offre et des services aux clients chez Thélem assurances. Mais ces acquis du marché français ont-ils freiné les velléités d'innovation des acteurs dans la gestion des sinistres ? « Plus qu'un frein à l'innovation, l'univers conventionnel a déplacé les éléments de différenciation et de création de valeur de l'assureur au moment du sinistre. L'avantage compétitif est davantage axé sur la gestion de la chaîne logistique, c'est-à-dire la gestion des prestataires, et sur le service personnalisé apporté au client final », remarque Laurence Vivet-Ract, présidente d'Innovation Group France.