Sousl’effet des réorganisations des compagnies, les inspecteurs – commerciaux ettechniques – ont vu leur champ d’activités se restreindre. Le SNIA se ditouvert au dialogue pour faire évoluer le métier et préparer l’avenir.
Quel regard portez-vous sur l’évolution dumétier de l’inspecteur d’assurance ?
Lafonction a énormément évolué ces dernières années au gré des réorganisationsdes compagnies. Il y a encore peu, les sociétés d’assurance étaient fortementdécentralisées. L’inspecteur d’assurance jouait alors un rôle de pivot, derelais entre le siège et les différents réseaux de distribution. Il assumait àla fois des tâches comptables, techniques et commerciales. Force est deconstater que la plupart des compagnies ont cherché à centraliser bon nombre defonctions en pensant pouvoir les gérer à distance, sans l’intervention del’inspecteur. Par conséquent, d’un rôle central, de courroie de transmission,les inspecteurs ont vu leur champ d’activité se restreindre. En effet, beaucoupd’entre eux ont perdu de leurs prérogatives. Le SNIA n’est pas le seul à fairece constat. L’étude, très complète, publiée l’année dernière par l’Observatoirede l’évolution des métiers de l’assurance, à la demande de la FFSA, arrive à lamême conclusion.
Mais le marché a lui aussi évolué…
Oui,c’est vrai. L’émergence des nouvelles technologies, notamment, a grandementcontribué à modifier le métier de l’inspecteur. D’ailleurs, j’insiste sur lefait que le SNIA n’est absolument pas réfractaire au changement. Nous sommestout à fait disposés à faire évoluer le métier et à préparer au mieux l’avenirde la profession. Dans cette logique, nous avons lancé un groupe de travailréunissant les jeunes inspecteurs. Mais il faut faire évoluer les choses enbonne intelligence, en concertation avec les 5 000 professionnels quiforment ce corps de métier, les compagnies et les réseaux de distribution.C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’organiser le forum del’inspection qui se tiendra le 27 mars prochain.
Quels seront les thèmes abordés lors de ceforum ?
L’objectifest de réunir les inspecteurs et les principales compagnies du marché afind’échanger sur l’évolution du métier de l’inspecteur. Nous allons donc donnerla parole aux directions de la distribution afin de rendre publique leurposition vis-à-vis de l’inspection. L’idée n’est pas de mettre à mal lescompagnies, mais bien de leur donner la possibilité de s’exprimer,d’échanger librement avec les inspecteurs. Dans cette logique, nous avons prévutrois ateliers. L’un sur les ressources humaines pour aborder les questions decontrat de travail, d’évolution de carrière ou encore de recrutement. Le deuxièmeatelier portera sur le rôle de l’inspection technique. Et le troisième traiterade l’inspection commerciale, à la fois dans les réseaux de distribution salariéet dans les réseaux de courtage et d’agents généraux.
Lors de votre dernière assemblée générale,vous dénonciez le fait que certaines compagnies n’appliquaient pas laconvention collective de l’inspection. Avez-vous été entendu depuis par laFFSA ?
Oui, laFFSA a pris connaissance de notre position sur le sujet. En la personne d’YvesLaqueille, le président de la Commission sociale, la fédération nous demande delui remonter les situations précises dans lesquelles le champ d’application dela convention des inspecteurs du 27 juillet 1992 ne serait pas respecté. C’estpourquoi nous recensons actuellement les situations de dérives. Il s’agitgénéralement d’articles mal appliqués. Mais, dans certaines sociétés, descollaborateurs exerçant des fonctions d’inspecteurs se retrouvent à choisirleur convention collective. Ceci est inacceptable et contraire au droit dutravail.
