Interview de la semaine

« Beaucoup de salariés de l'assurance ne se rendent pas compte de leur chance »

Publié le 8 octobre 2015 à 8h00    Mis à jour le 4 novembre 2015 à 10h27

Florence Duflot

Florence Duflot
chef de rubrique

L’étude de rémunération de Robert Half Financial Services, édition 2015, vient de sortir. Zoom sur les tendances du recrutement, des salaires et des métiers porteurs.

Comment s’annonce la rentrée en termes de recrutement dans le secteur ?

Le secteur de l’assurance fait face à de nombreux enjeux en cette rentrée et la question des recrutements en fait partie. Dans un contexte économique mouvant, je pense que des évolutions seront inévitables. A mon sens, les compagnies vont continuer d’embaucher. Les mutuelles et les institutions de prévoyance, toujours en cours de recomposition, recherchent des profils différents, surtout pour leurs directions risques et techniques. Elles créent plus de postes qu’elles ne procèdent à des remplacements. Devant l’accroissement de la concurrence, les courtiers veulent renforcer leurs équipes commerciales et leurs chargés de compte. Pour leur part, les réassureurs sont davantage orientés sur la gestion des risques. D’une façon générale, les taux bas affectent la gestion des actifs des assureurs. Des incertitudes demeurent sur l’état des marchés financiers. Les changements réglementaires, Solvabilité II, loi Hamon, etc., et la digitalisation se répercutent sur toutes les lignes de métiers.

Mais le secteur reste-t-il dynamique ?

Absolument. Et c’est un secteur passionnant, en transformation permanente. C’est ce qui plaît d’ailleurs aux candidats qui viennent d’autres horizons. Le numérique va pousser à l’avenir à exercer différemment les métiers. Tous les acteurs s’y intéressent. Et ils font bien, car de nouveaux opérateurs vont émerger. Regardez déjà dans la banque ce qui s’est produit avec tous les services online. Le phénomène d’« ubérisation » devrait également s’appliquer au secteur de l’assurance.

Dans son étude de rémunération, édition 2015, Robert Half Financial Services met l’accent sur trois nouveaux emplois. Pouvez-vous expliquer ce choix ?

Notre étude de rémunération porte cette année sur 73 fonctions, cadres et non-cadres, au lieu de 72 l’an dernier. Nous avons sélectionné trois nouveaux jobs en or par rapport à l’année précédente. Le métier de consolideur en direction finance et comptabilité/audit, historiquement pénurique, s’inscrit dans la demande des marchés. Les départements de consolidation sont fortement sollicités dans le cadre du pilier 3 de Solvabilité II. L’actuaire tarificateur Iard en direction actuariat et souscription, qui utilise de plus en plus les données du big data, demeure un métier clé sur un marché de plus en plus concurrentiel. Enfin, l’analyste risques marchés, en direction risques et conformité, correspond à la gestion des risques à l’actif qui est une problématique de plus en plus importante dans un environnement de marché compliqué. Ce choix est conjoncturel car ces trois métiers collent aux évolutions des sociétés d’assurance. Cela ne signifie pas pour autant que les autres métiers sont moins attractifs. D’ailleurs, trois métiers au palmarès l’an dernier figurent de nouveau dans l’édition 2015 : analyste dette privée, commercial en assurances collectives et chargé de compte international.

En termes de rémunération, quelles sont les tendances ?

Il est difficile dans le contexte actuel de donner une tendance globale. Nous observons plutôt des tendances micro. Les évolutions sont propres à chacune des familles de métiers et les augmentations de salaire se font au cas par cas. L’inflation de rémunération ne décélère toutefois pas sur le métier d’actuaire tarificateur. Les directions financières, risques et commerciales résistent bien. La direction investissement se reprend. La stabilité est de mise sur les métiers de services aux clients et back office.

Fait-il bon travailler dans le secteur de l’assurance ?

Oui, le secteur offre des salaires corrects dans tous les métiers et apporte une certaine sécurité de l’emploi. Il reste même privilégié par rapport à bien d’autres, si l’on s’en tient à ses conventions collectives et ses avantages sociaux. Je pense que beaucoup de salariés qui sont depuis longtemps dans ce secteur ne se rendent pas compte de leur chance ou ont tendance à l’oublier. Ceux qui viennent d’autres milieux professionnels et le rejoignent en sont étonnés. Mais ce qui les attirent avant tout, ce sont les challenges à relever.

Retrouvez plus d'informations dans le dossier "métiers / salaires" (octobre 2015) de La Tribune de l'assurance, réalisé en partenariat avec Robert Half Financial Services.

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