La 6e édition du "Baromètre croissance x rentabilité des groupes d'assurance en France", publiée par le cabinet Facts & Figures, est riche d'enseignements. On y apprend notamment que le marché de l'assurance a perdu au global (Iard et vie) 4 points de ROE (rendement sur fonds propres) sur la période 2005-2010. Le niveau moyen passant de 11,1 % en 2005 à 7 % en 2010. Malgré cette moindre rentabilité, Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet, refuse le pessimisme en soulignant que «les performances restent globalement très correctes. Et certains acteurs affichent de bons résultats dans un contexte difficile».
C'est le cas d'Axa France, par exemple, qui obtient un ROE de 18,9 %, ou encore de BNPP Cardif avec un rendement de 14,2 %. La première des MSI étant la GMF avec un rendement moyen de 10,4 % sur la période observée.
Limites atteintes en santé
Compte tenu de l'environnement de marché, il sera a priori difficile pour ces opérateurs de rééditer la même performance. Il en va de même pour la croissance. Alors que le secteur a, sur les derniers exercices, largement profité de la progression du marché santé/prévoyance, Facts & Figures «fait preuve d'une certaine prudence pour les prochaines années au regard d'une capacité financière des ménages qui plafonne sur ces offres d'assurance». Et même si les assureurs bénéficient encore d'un avantage marketing et commercial par rapport aux mutuelles du livre II (lire aussi p. 8), il est évident que la santé individuelle montre chaque jour un peu plus ses limites (voir notre dossier de septembre, p. 38).
Les experts deF&Fconcluent que les assureurs «ne doivent pas lever le pied sur l'épargne et qu'ils doivent trouver des solutions pour revenir sur des offres avec une vraie valeur ajoutée sur le long terme pour les assurés».