Nicolas Schimel, directeur général d’Aviva France
Le directeur général d’Aviva dresse unpremier bilan de l’exercice 2013 en épargne et explique son choix de rentrer aucapital de Carte blanche.
Le sujet des contrats en déshérence estrevenu sur le devant la scène durant l’été suite aux recommandations de la Courdes comptes. Estimez-vous que la profession fasse suffisamment en lamatière ?
Nousavons participé aux travaux de la FFSA sur le sujet des contrats d’assurancevie en déshérence. Mais, en réalité, Aviva France est moins confronté à larecherche de bénéficiaires que d’autres acteurs du marché. A fin 2012, la partde contrats Aviva dits en déshérence, c’est-à-dire pour lesquels nous avons desdifficultés à identifier les bénéficiaires suite au décès de l’assuré,représentait moins de 0,01 % des encours vie. Par ailleurs, une fractionimportante de nos encours est liée à notre partenariat avec l’Afer oùl’épargnant est assez proche de son contrat. Le dispositif de suivi fonctionnedonc très bien. En effet, nous n’avons que très peu de témoignages d’épargnantsmécontents. La part des provisions mathématiques concernées est peusignificative au regard de nos parts de marché en assurance vie.
Faut-il toutefois faire évoluer ledispositif de recherche de bénéficiaires ?
A priori, on peut penser quec’est une bonne chose d’aller encore plus loin dans la recherche debénéficiaires. Mais il ne faut pas penser que les assureurs font de larétention de capitaux. Il existe déjà une réglementation en la matière. Lelégislateur peut toujours décider de faire évoluer les règles, mais franchement,j’ai le sentiment que le dispositif actuel fonctionne bien en l’état.
Comment se sont comportées vos activitésd’assurance vie depuis le début de l’année ?
Sur le premiersemestre, les affaires nouvelles ont progressé de 14 %, ce qui est mieux que lemarché. Tout comme pour les rachats, qui ont baissé de 30 %. Il s’agit d’unélément très encourageant, car je ne vous cache pas que nous avons enregistrédes taux de rachat élevés en 2012. Nous sommes donc rassurés sur ce point.Globalement, il s’agit d’un bon semestre, marqué par une augmentation de lapart des unités de compte dans la collecte, de 11 % à 17 %, soit plus que lamoyenne du marché. Par ailleurs, lavaleur des affaires nouvelles en prévoyance a également enregistré une trèsbonne progression de 44 % ce qui est un très bonne nouvelle dans lamesure où il s’agit d’un axe stratégique fort pour Aviva. Les conditions demarché redeviennent donc favorables. Même si je pense que 2012 ne doit pas êtrevu comme un simple exercice de transition. Je suis persuadé que le marchérestera très volatil sur le plan de la collecte nette.
Vous avez été placé durant l’été sur laliste des assureurs "systémiques" par le Conseil de stabilitéfinancière. Quelle est votre réaction ?
Cettedécision est surtout liée à la taille du groupe Aviva, qui est l’un desprincipaux assureurs au monde. La présence d’Aviva sur cette liste aux côtés denos grands concurrents n’est donc pas trop surprenante. Cette inscription vientsurtout confirmer qu’Aviva est un groupe diversifié avec des engagementsfinanciers importants. Cette liste doit être actualisée en 2017. Nous verronsbien si Aviva y figure toujours. Il y a peut être un intérêt du grand public etdes dirigeants pour ce type d’information et de liste, mais sincèrement, nous n’avonsobservé aucun effet négatif ni sur les marchés, ni auprès de nos partenaires dufait d’être référencé comme "systémique".
Quelbilan tirez-vous de votre affiliation au GIE Kareo ?
Noussommes très satisfaits de notre partenariat au sein du GIE Kareo signé il y adeux ans qui a donné naissance à un réseau de réparateurs auto agréés commun.Cette expérience réussie nous pousse aujourd’hui à nous associer au capital deCarte blanche.
Quel est l’objectif poursuivi ?
Face àla hausse des coûts des prestations de santé et à la baisse des remboursementsde la Sécurité sociale, notamment sur l’optique et le dentaire, la mise en placed’un réseau de prestataires à tarifs et services négociés est un enjeu clé dansle marché de la santé. Aviva France, en tant qu’acteur de taille moyenne, n’apas les moyens de constituer seul ce type de réseau. C’est pourquoi nous avonssaisi l’opportunité de nous associer à d’autres grands acteurs du marché. Tousensemble, nous aurons plus de poids lors des négociations auprès des différentsprofessionnels de santé. Soit un effet de levier intéressant pour nosclients : baisser le reste à charge et faciliter leur accès aux soins.
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Nicolas Schimel dans notre numéro deseptembre.