INTERVIEW DE LA SEMAINE

« Avec Exor, nous sortons de l’arène de la consolidation »

Publié le 17 décembre 2015 à 8h00

Manuelle Tilly

Emmanuel Clarke, président de PartnerRe

Manuelle Tilly
journaliste

Mettant fin à un long feuilleton, l’entrée d’Exor au capital de PartnerRe permettra-t-elle au réassureur de retrouver la voie de la croissance ? Le point sur la stratégie mise en œuvre avec son nouveau président Emmanuel Clarke.

Vous visez le 4e rang mondial. Sous quelle échéance ? Et quelle stratégie mettez-vous en place pour parvenir à cet objectif ?

Nous visons en effet le 4e rang mondial dans la prochaine décennie en termes de capital, de taille de bilan, mais pas forcément en parts de marché et en encaissements de primes. Nous estimons que dans le secteur de la réassurance, ce qui importe ce sont les capitaux que nous pouvons mettre à disposition de nos clients. Nous devons être pertinents et nous positionner en partenaire incontournable des cédantes.

Pour y parvenir, nous cherchons avant tout à bien faire notre métier par notre approche commerciale. Nous sommes au plus près des besoins de nos clients avec une réelle expertise des risques. Les nouvelles technologies bouleversent les codes, de nouveaux capitaux arrivent sur le marché, des risques apparaissent… Nous devons rester proches de nos clients tout en nous adaptant à un secteur de la réassurance en pleine mutation.

Que vous apporte le soutien d’Exor entré au capital en septembre ?

Exor cherchait un réassureur de qualité, global et diversifié, avec un bilan de plus de 5 Md$, la barre au-dessus de laquelle un réassureur compte au niveau mondial. Exor développant son portefeuille sur vingt à vingt-cinq ans, cet investissement générationnel va nous apporter une approche de long terme, ce qui va permettre à PartnerRe de continuer à bien accompagner ses clients dans la durée. Exor s’est engagé à capitaliser le bilan en réinvestissant une large partie des résultats, ce qui va contribuer à acquérir la taille de bilan que nous visons pour parvenir au 4e rang mondial. A l’heure de la consolidation du secteur, le fait d’appartenir à Exor nous sortira de l’arène, et nous pourrons concentrer nos forces pour toujours mieux servir nos clients. Enfin, nous deviendrons une société de capitaux privés ce qui nous permettra de bénéficier d’une plus grande flexibilité. Nous aurons moins de contraintes et de pressions dans notre gouvernance qu’en étant cotés en Bourse.

Dans un environnement particulièrement compétitif, quels marchés visez-vous ?

Il n’y a pas d’eldorado, mais les opportunités viendront à la fois des pays matures et émergents. Dans les pays matures, les risques évoluent et deviennent plus complexes, nous devons coller au plus près des évolutions de marché. Une véritable mutation est notamment en cours sur le marché de l’assurance automobile avec l’arrivée des voitures autonomes. Les besoins de réassurance vont évoluer et nous devons être prêts. Dans les pays émergents, des classes moyennes accèdent à la propriété et devront être équipées. La Chine deviendra sans doute à terme le premier marché mondial d’assurance. PartnerRe est également très présent sur les risques de spécialités qui rencontrent une forte demande.

Comment vous différenciez-vous de la concurrence ?

A l’heure où beaucoup de réassureurs se diversifient en assurance directe, ce qui rend les clients de plus en plus nerveux, PartnerRe reste un réassureur traditionnel, et n’entre donc pas en concurrence avec les cédantes. Par ailleurs, nous développons des partenariats de qualité en étant proches et à l’écoute de nos clients, et en leur proposant des solutions sur mesure.

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