Assurer différemment pour soutenir la transition énergétique

Publié le 10 décembre 2015 à 16h00    Mis à jour le 16 décembre 2015 à 16h28

Manuelle Tilly

Manuelle Tilly
Journaliste

Les inondations récentes dans les Alpes-Maritimes l’ont encore prouvé : « Il y a un lien entre l’évolution du climat et la sinistralité », explique Stéphane Penet, directeur de l’assurance de biens et de responsabilités à l’Association française de l’assurance (Afa) à l’occasion de la conférence « Mieux financer et mieux assurer pour répondre aux enjeux climatiques » organisée le 9 décembre au Bourget. « Lorsqu'un hiver est rude, les incendies sont plus fréquents du fait de l’utilisation de systèmes de chauffage mal entretenus », précise-t-il. Et les coûts consécutifs à ces aléas naturels ne cessent d’augmenter. Ils s’élèveront à 92 Md€ au total sur les vingt-cinq prochaines années, selon l’étude prospective « Changement climatique et assurance à l’horizon 2040 » publiée par l’Afa, soit une hausse de 90 % par rapport au montant des dégâts cumulés ces vingt-cinq dernières années.

« En France, les submersions marines et les sécheresses vont se multiplier », précise Stéphane Penet. « Une variable d’ajustement pouvant réduire les coûts des aléas naturels est l’intensification des politiques de prévention pour une meilleure mise en œuvre au niveau local. Mais en France, nous n’avons pas la culture de la prévention comme aux Etats-Unis, au Japon ou aux Pays-Bas. C’est pourquoi nous militons pour que les risques naturels soient intégrés aux programmes de l’Education nationale. »

Au sein des espaces Générations climat, lors de la conférence « Mieux financier et mieux assurer pour répondre aux enjeux climatiques » organisée le 9 décembre au Bourget. © Manuelle Tilly

Des produits et services incitant à préserver l’environnement

Au-delà de la prévention, le secteur commence à proposer des solutions concrètes visant à préserver l’environnement. Axa vient de lancer le service Alerte météo pour prévenir les entreprises d’une menace météorologique sur leurs sites, ou propose l’assurance climat pour protéger l'activité des TPE et PME météo sensibles face aux risques climatiques. La compagnie se positionne également en conseil en organisant par exemple une conférence de sensibilisation sur les conséquences d’une crue centennale de la Seine.

De son côté, Generali tient compte de la politique Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) dans son offre d’assurance. « Une bonne politique RSE est la preuve de la capacité de l’entreprise à bien gérer ses risques », souligne Stéphane Penet.

Crédit agricole assurances n'oublie pas les particuliers. Le bancassureur, et il n'est pas le seul, invite ses clients à avoir des comportements vertueux en proposant des tarifs réduits en assurance auto aux petits rouleurs ou aux propriétaires de véhicules hybrides.

Par ailleurs, alors que des compagnies d’assurance comme Axa ont déjà annoncé leur désengagement des secteurs économiques les plus polluants comme les mines de charbon, le financement de la transition énergétique reste limité. Selon Stéphane Penet, cela s’explique notamment par « la réglementation prudentielle Solvabilité II qui limite les engagements des assureurs sur le long terme ».

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