« Aon se doit d’innover plus vite que ses clients »

Publié le 17 septembre 2015 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h35

Manuelle TILLY


A l’occasion de savenue à Paris cet été, rencontre avec Greg Case, le PDG du groupe de courtageinternational Aon, qui dirige 69 000 collaborateurs répartis dans 120pays.

Quelle stratégieavez-vous insufflé depuis votre arrivée à la tête du groupe il y a maintenant dixans ?

En tant que prestataire de services, nous sommes centrés sur les risques etles personnes. Notre stratégie est avant tout de créer de la valeur pour nosclients. Cela passe notamment par un environnement favorable pour attirer etretenir les meilleurs talents au sein du groupe. Et mon but reste le même : atteindrel’excellence opérationnelle pour toujours mieux servir nos clients. Nosobjectifs stratégiques sont regroupés au sein de notre projet d’entreprise« Aon United ». Il comporteun socle commun de valeurs essentielles pour Aon - l’excellence, lacollaboration, l’intégrité, la solidarité -, un modèle de leadership centréprincipalement autour de l’orientation client, de l’engagement et del’innovation, mais aussi de méthodes (Aon Client Promise) et process partagéspar tous. Pour faire vivre ce projet commun, nous organisons des journées commecelle du 24 juin dernier à Paris (Empower Results Day) où nous nous adressons àl’ensemble des 69 000 collaborateurs du groupe à travers le monde. Enconservant depuis dix ans la même stratégie centrée autour de la satisfactiondu client, nous sommes parvenus à améliorer notre performance financière, ainsique notre performance opérationnelle.

Il y a trois ans,vous quittiez Chicago pour implanter votre siège à Londres : certains ontparlé à l’époque d’une mesure de rétorsion du groupe contre l’administrationObama, y avait-il du vrai dans cette affirmation ? Sinon, pourquoiavez-vous opéré ce chan

Notre énergie est concentrée sur nos clients, et non sur la politique. Le déménagementà Londres était stratégique, il visait à être plus proche de nos clients. Noustravaillons avec Londres depuis toujours et sommes le premier courtier de laplace : nous plaçons un quart des primes du marché londonien des Lloyd’s.

Dans quelle région dumonde performez-vous le mieux ? Comment percevez-vous le marché français, première filiale européenne pour Aon en termes de performance ?

Nous saisissons les opportunités dans toutes les régions du monde, là où nosclients sont présents. Au cours de la dernière décennie, nous avons réalisé 180acquisitions partout dans le monde, avec un bon équilibre entre les paysdéveloppés et émergents. L’Europe est une place de marché importante pour Aon,et la France un pays stratégique. L’Hexagone demeure l’une de nos priorités entermes d’acquisitions et d’investissements.

Quels sontaujourd’hui les risques émergents sur lesquels il vous semble indispensable devous positionner ?

Les risques traditionnels sont de plus en plus complexes, et de nouveauxrisques apparaissent. Tous les deux ans, Aon publie un baromètre, « AonGlobal Risk Management Survey », en interrogeant 1400 risk managers àtravers le monde sur leur perception de ces nouveaux risques.

Ce type d’étude nous permet de répondre aux préoccupationsde nos clients et de leur apporter la meilleure solution en anticipant leursbesoins. Les risques émergents sont en lien avec la réputation, les événementsclimatiques ou encore la cyber sécurité qui a fait son entrée dans le top 10.

De quelle façoninnovez-vous pour répondre à une société de plus en plus connectée danslaquelle les usages clients évoluent chaque jour ?

L’une de nos priorités est d’innover plus vite que nos clients, afind’anticiper leurs besoins. Nous investissons 300 M$ par an et détenonsaujourd’hui la plus grande base de données de placements d’assurance dans lemonde, dénommée GRIP (Global Risk Insight Platform). Grâce à cette plate-forme,nous offrons les meilleurs benchmarks, conseils de placement et solutionsassurantielles.

En 2014, vousfiguriez dans le top 100 des PDG les plus performants au monde publié par la Harvard Business Review. Que celareprésente-t-il pour vous ? Quelles sont les qualités indispensablespour diriger un groupe de 69 000 collaborateurs ?

La reconnaissance n’est pas personnelle, elle revient à tout le groupe et àl’ensemble des collaborateurs d’Aon. Nous sommes dans un métier d’hommes et defemmes, nous investissons sur l’humain. Mon rôle est de soutenir mescollaborateurs, afin de leur permettre d’exceller dans ce qu’ils font. Pourmoi, les meilleurs leaders sont ceux qui savent déléguer et accompagner lesmanagers afin qu’ils progressent et réussissent.

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