A quoi servira Covéa coopérations ?

Publié le 4 février 2013 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h40

Florence Duflot

Si des contre-pouvoirs ont été accordés au profit des salariés, les syndicats estiment que des incertitudes demeurent.

La Sgam n'aura pas traîné pour créer Covéa coopérations. En moins de six mois, son projet de holding baptisé en interne "Polka" aura été bouclé. Cette structure intermédiaire entre les mutuelles de tête (AM-GMF, Maaf, MMA) et les sociétés opérationnelles, qui portent les activités, a vu le jour le 28 décembre 2012 à la suite de la fusion entre MMA coopérations (MMA) et AGMAA (AM-GMF). Même si la Sgam Covéa reste la société faîtière du groupe et que les trois pôles mutualistes détiennent intégralement Covéa coopérations, les motifs de cette réorganisation ont pu surprendre en interne.

La direction avance comme élément de réponse que cette réorganisation vise à optimiser et à simplifier la structure juridique et financière du groupe Covéa, à renforcer ses capacités financières afin de faciliter les opérations de croissance externe et à rationaliser les impacts des nouvelles contraintes réglementaires liées à Solvabilité II. Le holding n'a, semble-t-il, pas vocation à être coté en Bourse. Et Thierry Derez, PDG de Covéa, de rassurer ses troupes en présentant cette structure comme étant « un outil de mobilisation des ressources communes au service de l'ensemble des mutuelles, sans incidence sur les emplois ».

Une première étape

Pourtant, les syndicats, hormis la CFDT, n'ont pas suivi la direction dans ce projet de holding. Selon eux, « trop de questions sont restées sans réponse ». De multiples incertitudes ont en effet été pointées du doigt par l'expert diligenté par le Comité de consultation et d'information (CCI). « Même si nous n'avions pas donné d'avis, le projet aurait vu le jour, répond Eric Garreau, délégué syndical central CFDT de MMA. Nous aurions au mieux gagné un mois avant d'être assignés par la direction au regard des éléments fournis dans le cadre de l'expertise. Notre position sur ce projet était conditionnée à l'obtention de garanties, qui ont été accordées : maintien de l'emploi, des bassins d'emploi et de l'évolution de carrière sur les sites, maintien des statuts et des IRP [institutions représentatives du personnel], réaffirmation du rôle des mutuelles et des marques et renforcement de la représentation du personnel. »

Malgré ces garanties, "Polka" apparaît comme une première étape d'un projet plus complexe. Car il va sans dire que cette réorganisation donne à la direction de plus grands leviers d'action dans la recherche de synergies qu'une simple collaboration ou mutualisation de moyens entre enseignes...

Deux négociations en 2013

Raison pour laquelle la direction ne veut pas donner l'impression d'avancer seule sur ce projet structurant. Ainsi, sur les 18 administrateurs de Covéa coopérations, trois censeurs représenteront les salariés au conseil d'administration, aux côtés d'un censeur qui portera la voix des agents généraux. Des délégués syndicaux nationaux seront également désignés au niveau de Covéa. Et le périmètre du comité de consultation et d'information évoluera pour intégrer toutes les entités du groupe.

D'autres avancées ont été obtenues en faveur des 25 000 salariés. Ainsi, deux négociations d'accords vont s'ouvrir cette année. L'une sur la mobilité entre les sociétés du groupe et l'autre sur l'intéressement supplémentaire au niveau de Covéa coopérations.

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