Vous dirigez Aon France depuis plus de deux ans, quel bilan dressez-vous de cette période et en particulier de l'exercice 2011 ?
Aon France est aujourd'hui parfaitement en ligne avec la trajectoire que j'ai arrêtée en 2010. A savoir rejoindre les standards de nos sociétés sœurs en Europe et répondre aux objectifs de rentabilité et de chiffre d'affaires fixés en concertation avec le groupe. Le soutien indéfectible d'Aon PLC est précieux durant cette période. Il nous reste indéniablement du chemin à parcourir, mais nous sommes en bonne voie. Après l'année noire de 2009 et un exercice de transition en 2010, Aon France sort en croissance de 3 % en 2011. Notre rentabilité s'améliore, même si l'on ne répond pas encore aux exigences de notre actionnaire. Et la croissance de l'activité sera plus marquée encore en 2012, avec 6 % en Iard.
Pourtant, la liste des grandes entreprises qui vous quittent continue de s'allonger.
Certains grands comptes historiques d'ARS ont en effet choisi de travailler avec nos concurrents. D'autres ont fait le chemin inverse pour nous rejoindre. C'est la vie des affaires. Loin des rumeurs de marché, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aon France progresse en Iard de 6 % en 2012 ; sans les affaires perdues que vous évoquez, la croissance brute est à deux chiffres. Quant à la croissance que je vous indiquais pour 2011, c'est une donnée intangible, certifiée par nos commissaires aux comptes.
Plusieurs départs et licenciements parmi vos managers sont évoqués sur le marché.
Il s'agit de contre-vérités. Il y a en effet des démissions dans le courtage actuellement, mais elles ne viennent pas d'Aon. Nous recevons des CV tous les jours. Quant aux licenciements intervenus dans la maison, ils sont devenus très rares et concernent tout au plus quatre personnes sur les 60 directeurs de clientèle au sein d'ARS, qui compte au total 850 collaborateurs.
Votre travail est-il abouti à la tête d'Aon France ?
Mon principal objectif est d'amener la maison là où elle doit être. Maintenant, si vous voulez savoir si je serai encore là en 2015, je ne veux pas préjuger de l'avenir. Mais je peux vous affirmer que je n'ai aucun autre projet et que, pour l'heure, mon travail à la tête d'Aon France reste inachevé.
Propos recueillis par Stéphane Tufféry